Un peu plus tôt cette année,
alors que les investisseurs du monde commençaient à paniquer et que les
marchés boursiers s’effondraient, une classe d’actifs est parvenue à grimper.
Nous avons assisté à une fuite de capital depuis les actions vers les métaux
précieux. En tant qu’actifs de couverture, l’or et l’argent sont depuis
longtemps recherchés par les masses inquiètes en période de crise, et compte
tenu de la débâcle économique et monétaire à laquelle ont laissé place les
banques centrales, nous pouvons nous attendre à une hausse continue de leurs
prix au cours de ces prochaines années.
Selon Keith Neumeyer, il y a une
autre raison principale pour laquelle nous devrions nous attendre à une flambée
des prix, qui est l’arrivée de pénuries majeures sur les marchés des métaux
précieux, dont les prix ne sont pas ce qu’ils devraient être à l’heure
actuelle. Compte tenu de son expérience et de son rôle actuel de directeur de
la société minière First
Majestic Silver et de First Mining Finance, très peu en savent mieux que lui
sur ce qui se passe aujourd’hui sur le marché de l’argent et sur l’avenir de
son prix.
Comme l’a expliqué Neumeyer dans
une récente interview avec The Daily Coin, l’or se vend actuellement pour 75 fois le
prix d’une once d’argent. Mais d’un point de vue de production minière, le
ratio or : argent devrait être de 10 pour un. Avec les pénuries qui se
présentent, le prix de l’argent pourrait bientôt devenir bien plus élevé que
ce qu’il est aujourd’hui :
Le ratio du négoce est d’environ
75 pour un, contre un ratio minier de 10 pour un. Pour chaque once d’or
produite, nous produisons 10 onces d’argent. L’argent est donc bien plus rare
que ce que pense le marché. A mesure que l’or grimpera au fil de ces
prochaines années, le ratio or : argent s’effondrera en termes de
pourcentage. C’est pourquoi je pense que nous verrons bientôt un prix de l’argent
à trois chiffres.
Visionnez l’interview sur The Daily Coin :
regardez la vidéo sur YouTube
Neumeyer poursuit son
commentaire en expliquant que la pénurie d’argent devient déjà apparente sur
les marchés de l’électronique, et cite une récente discussion avec une grosse
société de produits électroniques ayant eu des difficultés à obtenir le métal
nécessaire à la fabrication de ses composants :
Il arrive que les marchés soient
imparfaits, mais ils se rééquilibrent au fil du temps. Ce que je veux dire
par là, c’est que les lois de l’offre et de la demande finissent par
reprendre le dessus, notamment sur des marchés serrés comme celui de l’argent.
Nous l’avons vu en 2015 alors que la production était en baisse. Et l’argent
est bien plus rare que ce que nous pourrions croire.
Nous avons été contactés par une
grosse société de produits électroniques. Un fabricant de télévisions et de
téléphones portables à la recherche de réserves d’argent. Au cours des treize
années que j’ai passées en tant que directeur de First Majestic, c’est la
première fois qu’une société m’a contacté directement. Quelque chose de
nouveau se développe sur le marché.
Ce qui se passe, c’est que les
ralentissements de production et les pénuries globales commencent à avoir un
effet sur le marché, et les fabricants de produits électroniques ont des
difficultés à sourcer de l’argent. C’est un phénomène qui est aussi visible
sur d’autres secteurs, dont les ateliers monétaires américain et canadien,
qui ont été forcés de suspendre leurs ventes de pièces et barres d’argent en
2015 en raison d’une demande trop importante.
Tout cela nous indique que les
industries qui dépendent de l’argent ont aujourd’hui des difficultés à
obtenir les réserves de métal nécessaires à la poursuite de leurs activités.
Et bien que les prix aient
encore à refléter cette réalité, la tendance est claire, notamment suite à la
récente admission par Deutsche Bank d’avoir participé à la suppression des
prix des métaux précieux aux côtés d’autres institutions financières.
Compte tenu de l’état de l’économie
globale, de l’échec des politiques monétaires adoptées tout autour du monde,
des bases fondamentales de l’offre et de la demande et du fait que la
suppression des prix ait désormais été exposée au grand jour, le ratio or :
argent pourrait bientôt, comme le suggère Neumeyer, s’effondrer jusqu’à atteindre
un niveau plus naturel.
Cela ne peut signifier qu’une
seule chose : une hausse du prix de l’argent et, comme l’explique le
directeur de First
Mining Finance, des prix à trois chiffres qui feront affluer le capital
sur les actifs liés à l’argent.