Je fais maintenant ce travail
depuis près de trente ans. J’ai pu travailler avec les plus grands négociants
du monde, et ai eu le plaisir de rencontrer de grands hommes d’affaires. Mais
dans mon univers, il y a toujours une ou deux personnes :
- Que
j’écoute toujours
- Que
je respecte toujours
- Dont
je compare la vision du monde à la mienne
Certains sont des
particuliers, mais le personnage le plus public dont je suis un grand
« fan » est Stanley Druckenmiller.
Il est non seulement l’un des
plus grands gestionnaires de fonds de l’Histoire, ses analyses sont aussi
claires, détaillées et ouvertes. Il est bien plus diplomatique que moi, et
exprime bien mieux ses opinions. Le discours qu’il a donné ce soit à la
conférence de Sohn confirme mon opinion de long
terme :
- L’or
est aujourd’hui le meilleur des actifs
- La
Fed est perdue – rien de ce qu’elle dit ne correspond à ses actions
- Les
taux d’intérêt négatifs sont la plus grosse erreur politique jamais
commise
- La
dette demeure l’éléphant dans le magasin de porcelaine
Voici maintenant une petite
note concernant le discours de Druckenmiller :
Stanley Druckenmiller
nous a mis en garde mercredi contre les politiques de taux d’intérêt proches
de zéro de la Fed, qui génèrent des risques de long terme pour l’économie des
Etats-Unis.
Mr Druckenmiller,
un milliardaire anciennement gestionnaire de fonds, a expliqué à la
conférence de Sohn à New York que les décideurs
politiques de la Fed « multiplient les risques économiques qu’ils
cherchent à éviter, » tels que la naissance de bulles sur le crédit, en
maintenant les taux d’intérêt proches de leurs records historiques à la
baisse.
Mr Druckenmiller
est d’avis que les conditions économiques suggèrent que les taux d’intérêt de
la Fed devraient être proches de 3%. « Nous avons aujourd’hui la Fed la
moins dépendante des données économiques de l’Histoire, » a-t-il dit.
Selon lui, « la plus
longue période de politiques monétaires laxistes jamais enregistrée » en
a poussé certains à emprunter à faible taux pour utiliser ces fonds dans le
cadre d’activités non-productives. Il a par exemple noté qu’une
« majorité de la dette actuelle a été utilisée à des fins d’ingénierie
financière » comme les rachats d’actions et autres méthodes susceptibles
de profiter aux profits des entreprises, et qui sont souvent acclamées par
les investisseurs.
Il note une différence nette
avec d’autres périodes, comme les années 1990, au cours desquelles la dette
était utilisée pour établir les fondations d’internet.
Stanley Druckenmiller: L’Amérique des corporations, la Chine et
la Fed sont coincées – achetez de l’or
« J’ai déjà expliqué que
les décideurs politiques n’ont pas d’objectif final, » a-t-il ajouté vers la fin d’une énonciation de vingt
minutes des problèmes économiques du monde.
La dette des Etats-Unis est hors
de contrôle. La Chine est dans un pire état encore. Le pire coupable est la
Réserve fédérale. Les corporations américaines sont coincées dans la boue,
privées de croissance, et refusent d’investir. Elles sont accros aux rachats
d’actions pour gonfler leurs réserves. C’est un sentiment que ressent Druckenmiller depuis des années, et qu’il a enfin exprimé
clairement à la conférence de Sohn.
Il y a onze ans, Druckenmiller a mis en garde son audience de Sohn contre l’assistance d’Alan Greenspan dans le développement
d’une bulle historique sur l’immobilier qui ne pourrait qu’éclater. Mercredi,
il nous a annoncé que la bulle générée par Ben Bernanke
et Janet Yellen est bien plus importante. La Fed,
nous a-t-il dit, utilise des taux d’intérêt très
faibles pour abaisser le coût de l’emprunt et dissimuler les problèmes de
l’économie globale.
Cet outil sans précédent des
banques centrales nous mène à des investissements non-productifs, et
représente un problème plus gros encore en Chine, la machine de la demande globale.
Qu’il s’agisse des corporations du S&P 500, des ménages américains ou de
l’économie gouvernementale de la Chine, Duckenmiller
pense que l’argent peu cher représente un emprunt au futur, et finira par
avoir de lourdes retombées.
« Les décideurs politiques
n’ont pas de limites, mais ce n’est pas le cas des marchés, » a-t-il dit. Druckenmiller se
dit de plus en plus anxieux face aux actifs à risque, et recommande aux
investisseurs de se réfugier sur l’or.