Qu’est-ce
qui écrase l’industrie indispensable à la France ?
Avec 85 millions de visiteurs
étrangers, la France a été le pays le plus visité au monde l’année dernière.
La région Île-de-France a été inondée de 16 millions de touristes. Dans la
seule Île-de-France, l’emploi d’un demi-million de personnes dépend
directement du tourisme, qui représente la première industrie du pays. Le
tourisme représente 7% de l’économie française, et 13% de l’économie de
l’Île-de-France.
La France accueillera cette
année la coupe de l’Euro 2016, qui commencera le 10 juin et durera à peu près
un mois. Des matchs de football auront lieu au travers du pays. Environ 2,5
millions de spectateurs sont attendus.
Mais au mois de novembre
dernier, des attaques terroristes ont causé la mort de 130 personnes à Paris.
Ces attaques ont fait suite à celles de janvier 2015 dans les bureaux de
Charlie Hebdo et dans un supermarché juif. Les attaques survenues en mars à
Bruxelles – qui n’est qu’à 1h30 de train de Paris – ont à nouveau enflammé
les gros titres à l’échelle globale. Et maintenant que ces gros titres
commencent à se dissiper, le pays fait face à un troisième mois d’agitations
sociales occasionnellement violentes, dont les images ont déjà fait le tour
du monde.
L’inévitable s’est
produit :
- Les
réservations de chambres d’hôtel par les touristes japonais – qui ne
sont pas de grands adeptes du tumulte – se sont effondrées de 56% au
premier trimestre, selon un communiqué publié lundi par l’Office de tourisme de
Paris.
- Les
réservations d’hôtels par les Russes ont plongé de 35%.
- Et les
réservations par les Chinois, sur qui tous les espoirs ont été placés
après qu’1,2 million ont visité la capitale en 2015, ont décliné de 14%.
« Ce début d’année 2016
continue de ressentir les conséquences désastreuses des attaques de
2015, » explique le communiqué. Qui mentionne également les agitations
sociales : « Les scènes de guerre civile en plein Paris,
rediffusées tout autour du monde, renforcent le sentiment de peur et
d’incompréhension des visiteurs, dans un climat déjà dominé par
l’angoisse. »
Les réservations d’hôtels pour
la période de juin à août ont plongé de 20 à 50% sur un an, selon Evelyne
Maes, directrice de la fédération des hôtels UMIH-Paris-Île-de-France.
La semaine dernière,
l’association commerciale GNI a parlé d’ « annulations en masse par des
visiteurs étrangers, » et ajouté qu’une « grève de cette envergure
quelques semaines avant la coupe de l’Euro 2016 et au cœur de la saison
touristique est plus qu’inacceptable. »
Pour les syndicats qui tentent
aujourd’hui de paralyser des secteurs significatifs de l’économie, l’erreur
commise a été la réforme de la Loi travail par le Parti socialiste de
François Hollande, celui-là même qu’ils ont aidé à monter au pouvoir.
La présidence de François
Hollande a été ruinée par le fiasco du chômage. Alors qu’il montait au
pouvoir en mai 2012, le taux de chômage officiel était passé au niveau
catastrophique de 9%. Mais au cours de sa première année de quinquennat,
plutôt que de diminuer grâce à ses politiques, le chômage a dépassé les 10%,
et est depuis passé à 10,2%.
En France, une partie du
problème émane du fait que beaucoup d’employeurs craignent d’embaucher plus,
parce que le code du travail rend très coûteux et très difficile le
licenciement d’un employé. Le recrutement est associé à un risque très
important. C’est pourquoi les employeurs ne recrutent plus.
La nouvelle Loi Travail rend
plus facile pour les sociétés de se débarrasser d’employés. Le processus ne
devient pas pour ainsi dire facile, mais plus accessible. La nouvelle loi
cherche également à rallonger la semaine de travail, aujourd’hui plafonnée à
35 heures. Qu’un gouvernement socialiste, forcé contre le mur par le fiasco
du chômage, ait pu penser à réformer la Loi Travail, a évidemment touché une
corde sensible pour les syndicats.
La semaine dernière, après des
mois de manifestations et de chaos, les employés des huit raffineries
françaises en ont bloqué ou perturbé la production. Les travailleurs des
ports ont paralysé les importations de pétrole sur la mer Méditerranée et au
Havre. D’autres ont bloqué l’accès à des dépôts de carburant.
Les pénuries d’essence et de
diesel ont soudainement fait la Une. Les médias ont continuellement mis à
jour des cartes des stations essences qui disposaient encore de carburant.
Jusqu’à ce que le gouvernement n’envoie la police pour faire face aux
employés en grève.
Rien de tout cela n’a eu
d’attrait pour les Japonais rêvant d’une semaine romantique à Paris.
Et voilà que les syndicats
prévoient de paralyser les réseaux ferroviaires du pays à compter de mardi,
puis le métro parisien dès jeudi. Sans oublier les ports, et potentiellement
les aéroports. Une grève des contrôleurs aériens est potentiellement attendue
pour vendredi. Le chaos est garanti.
Le tourisme est pris pour
cible. Lui qui compte tant pour la France ! Cela fait partie de leur
méthode d’extorsion. Ils préfèreraient voir le chômage passer à 15% que de
rendre possible pour les entreprises de recruter plus d’employés.
Pour couronner le tout, la CGT
prévoit une nouvelle manifestation à Paris le 14 juin, quatre jours après le
lancement de l’Euro 2016 ! Le moment ne pourrait pas être mieux choisi.
« Il est encore possible
de sauver la saison touristique en mettant fin aux barricades désormais sous
les projecteurs du monde entier, » a décrété Frédéric Valletoux,
directeur de l’Office de tourisme de Paris. « C’est le réseau du
tourisme tout entier qui se trouve pénalisé. »
Le gouvernement socialiste
plie sous la pression. Alors il a décidé d’envoyer le Ministre des Affaires
étrangères, Jean-Marc Ayrault, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, et le
vice-président de la région Île-de-France, Jérôme Chartier, devant la Tour
Eiffel pour prouver au monde que Paris est une ville sans danger – ils sont
même arrivés jusqu’à la Tour Eiffel sans encombres !
« Je pense qu’un esprit
de responsabilité finira par prévaloir, » a expliqué Ayrault quant à la
menace de chaos en plain Euro 2016. « Nous trouverons une solution au
travers du dialogue. Notre pays a une véritable tradition
d’hospitalité. »
Le Premier ministre, Manuel Valls,
se serait entretenu avec le directeur de la CGT. Un compromis pourrait être
atteint. La réforme de la Loi Travail pourrait être amoindrie. Et le message
restera à jamais gravé dans les esprits des politiciens français : peu
importe l’ampleur du chômage, ne pensez jamais à réformer ce qui doit l’être.
La France, avec ses problèmes
structurels, ne sera pas sortie d’affaire par les taux d’intérêt négatifs, la
drogue aujourd’hui prescrite par la BCE. Le capital « gratuit » ne
poussera pas les entreprises françaises à employer plus que nécessaire.
Beaucoup pourront se relocaliser au Royaume-Uni, ou dans d’autres pays dont
le code du travail est plus flexible.
Mais il y a une chose que font
les taux d’intérêt négatifs de la BCE. Ils font fuir le capital. Lisez
ceci : The
NIRP Refugees Are Coming to America