Il y a une semaine, nous aurions
pu croire que le gouvernement américain allait se trouver ancré plus
fermement encore entre les mains des banques, des syndicats du secteur public
et des entrepreneurs de la défense. Trump implosait, et les marchés se
prélassaient dans l’espoir de voir affluer les liquidités en provenance d’une
Fed revitalisée. Les valeurs de réserve, comme l’or, ont été abandonnées en
faveur des actions.
C’est alors qu’Anthony
Weiner est revenu du monde des morts pour tout remettre en question. Les
sondages se sont resserrés, notamment dans les Etats clés susceptibles de
déterminer l’issue des élections, et il est désormais concevable qu’un
outsider finisse par prendre le contrôle de la régulation bancaire et des
codes nucléaires, avec toutes les incertitudes que cela implique.
Les marchés, qui ne se lassent
jamais d’être dorlotés par le gouvernement, n’apprécient pas cette idée. C’est
pourquoi le capital
est soudainement terrifié. Où est-ce que tout cela nous mènera ?
Tout droit vers les métaux précieux :
Il est désormais possible, voire
même probable, que l’établissement en place reste au pouvoir le 9 novembre,
auquel cas la panique s’apaisera et le capital ressortira de nouveau des
marchés des métaux précieux. Mais sur le long terme, cela n’aura aucune
importance, pour deux raisons :
Tout d’abord, la stabilité
financière qui découle de l’achat d’obligations et d’actions par les banques
centrales et garantit les bilans de produits dérivés des grosses banques est
illusoire. Les gouvernements tiennent le tigre par la queue, et à mesure que
la dette grimpera tout autour du monde, ce tigre se montrera de plus en plus
enragé. Il finira par se retourner pour ne faire qu’une bouchée des idiots
qui essaient de le contrôler. Une crise de la dette plus épique que toutes
celles que nous avons pu traverser jusqu’alors est rendue plus probable par
chaque nouvelle émission d’obligations. Et quand l’effondrement surviendra,
le capital se comportera de la même manière qu’en 2009 : en se tournant
vers les actifs tels que l’or, qui ne peuvent pas être créés en des quantités
illimitées par des gouvernements devenus hors-de-contrôle.
Deuxièmement, Trump n’était qu’un
coup de semonce. Il est venu nous prouver qu’il existe une niche sur le
marché politique pour ceux qui chercheraient à dénoncer les failles et les
inégalités du système, et que beaucoup seraient prêts à supporter une version
moins viciée de Trump. Si quelqu’un de plus raffiné venait un jour ramasser
son flambeau, il pourrait connaître une victoire écrasante.
Ce qui nous laisse aujourd’hui
face à trois scénarios potentiels :
1) Trump gagne et le marché de l’or
flambe, pour voir le prix du métal grimper parfois d’une centaine de dollars
par jour.
2) Clinton gagne et tout
continue comme avant jusqu’à ce que le système s’effondre sous le poids de sa
propre corruption – ce qui déclenchera une ruée vers les métaux précieux.
3) Les prochaines élections
voient arriver un individu similaire à Trump, mais plus raffiné, qui
parviendra à briser les banques, à auditer ou à abolir la Fed, et à mettre à
genoux l’empire militaire global. Auquel cas le capital affluera également
sur le marché de l’or.
Peu importe ce qui se passera,
toutes les tendances laissent supposer un chaos complet. Et le chaos est
toujours une bonne chose pour les métaux précieux.