1.400 dollars l’once, 1.200 dollars, 1.100 dollars, voire même 900 dollars. Les analystes rivalisent d’estimations pessimistes pour l’évolution à venir des cours de l’or. C’est que, les uns après les autres, le métal jaune perd tous ses soutiens, confinant son prix dans un tourbillon baissier sans fin depuis maintenant quelques mois. L’or est du coup bien en route pour achever le deuxième trimestre de cette année sur une chute proche de 25% à Londres! Soit sa plus grosse perte trimestrielle jamais enregistrée depuis au moins 1920. Après une première secousse en avril au cours de laquelle ils avaient déjà perdu près de 13%, les cours de ce métal précieux sont repartis de plus belle à la baisse ces derniers jours. Une baisse qui coïncide avec la volonté affichée il y a huit jours par la Banque centrale américaine (Fed) de cesser, d’ici la mi-2014, de faire tourner sa planche à billets dans le cadre de sa politique d’assouplissement quantitatif (QE). Cette politique, qui avait été entreprise en 2009 et s’était déroulée en trois étapes, avait pour but de soutenir la reprise économique aux Etats-Unis. Avec la perspective d’un retrait de cette politique monétaire de soutien, de plus en plus d’analystes estiment que prend fin désormais le cycle haussier de l’once d’or entamé en 2001, et qui l’avait conduit en septembre 2011 à un plus haut historique de 1.900,20 dollars.
Jusqu’où peuvent tomber les cours de l’or? On l’a dit, les analystes ne se montrent guère optimistes sur ce point. Les bas niveaux auxquels les cours sont tombés devraient logiquement attirer des candidats acheteurs. Mais il faut bien reconnaître que peu d’éléments militent pour un rebond durable des cours. La meilleure santé de l’économie américaine laisse entrevoir une hausse du dollar. Si le billet devait effectivement reprendre de la hauteur, il risque de mettre davantage sous pression les prix des matières premières. La baisse du métal jaune est censée par ailleurs attiser l’appétit pour l’or des Indiens, reconnus pour être parmi les plus importants consommateurs d’or au monde. Mais le repli récent de 10% de la roupie indienne face au dollar et la taxe de 8% récemment introduite sur les importations d’or par le gouvernement indien, ne leur permettent pas d’en bénéficier. De leur côté, les grandes banques centrales paraissent rester pour le moment sur la réserve. Pire, certaines d’entre elles sont plutôt enclines à profiter d’une embellie sur le marché de l’or, pour s’en délester. Cela a été le cas, par exemple, de la Banque centrale de Tchéquie en mai. Avec l’éloignement des craintes de dislocation de la zone euro qui, avec le QE américain, avaient beaucoup contribué à alimenter la hausse de l’or, les investisseurs ont retrouvé depuis près d’un an le goût pour les actifs à risque, comme les actions. Pour 2013, les estimations de cours vont de 1.409 dollars (Morgan Stanley) à 1.000 dollars (ABN Amro). Pour 2014, les prévisions varient dans une fourchette de 1.313 dollars (Morgan Stanley) à 900 dollars (ABN Amro). Dans une étude publiée mercredi et signée par Georgette Boele, stratégiste sur les marchés des matières premières, ABN Amro indique qu’"il n’y a aucune raison pour les investisseurs de détenir de l’or actuellement, alors que les perspectives de plus-values sont faibles et que cet actif ne paie pas de dividende . "l’or dépendra énormément à court terme des indicateurs économiques américains. Si les données sont meilleures que prévu, la pression augmentera sur les cours de l’or"
Le marché de l’or est actuellement techniquement survendu. "Une série de fonds et d’institutionnels cherchent à clôturer leurs positions sur ce métal avant la fin de ce trimestre.
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