Merci Steph, pour tes bons conseils que je pratique déjà pourtant. Ma femme (comme dirait Charles) me tient à peu près le même langage et je n'y suis pas insensible. Je ne fais pas que gamberger, loin de là. Tiens, par exemple, je suis en train de débiter, entre deux messages, un grand peuplier tombé sur mon chemin d'accès suite à la tempête de cette nuit. Crois-moi, tronçonneuse, brouette, merlin et refendeuse à l'appui, on sent qu' "on vit". J'ai aussi mon potager qui m'occupe et les fraises sont délicieuses en ce moment. Les roses sont belles et parfumées, appréciées tout particulièrement de ma douce compagne. Les bbq et les feux de camp ne sont pas rares ici, surtout que le bois n'y manque pas. La famille (dont mes trois fils) et les amis y sont toujours invités et je t'en recommande l'ambiance, si tu passes un jour par ici (à la campagne, pas loin de Liège, un coin que je loue pas trop cher au vu de mes faibles moyens, depuis une vingtaine d'années).
Toutefois, si j'aime tout cela, je ne peux pas ne faire que cela. J'aime beaucoup savoir d'où je viens et où je vais, la question n'est ni originale ni nouvelle. A notre époque, en particulier, " j'aime savoir où je mets les pieds " , comme dit une vieille chanson d'étudiants. Depuis le temps de ma jeunesse, où tout était simple dans la tradition, j'ai vu défiler un tas d'idées nouvelles , allant toujours crescendo, qui remettaient en cause tous mes acquis. Après un moment de déstabilisation, j'ai donc entrepris de comprendre les tenants et aboutissements de ce bouleversement et c'est difficile à faire sans se casser un peu la tête.
En ce qui concerne le "fascisme" auquel je t'associe malgré toi, c'est évidemment à prendre au second degré. Ce n'est pas moi, mais "eux", ceux de la nouvelle pensée en question, qui me considèrent comme tels et toi par conséquent. Essayons de préciser le raisonnement : 1° Tout part de la notion d'égalité, au sens d'indifférenciation, appliquée ici à l'enseignement et à l'éducation. 2° Dans ce cas particulier (comme dans les autres), le principe d'égalité en tout veut que tout ce qui n'est pas accessible à tous soit considéré comme discriminatoire. 3° Etant donné que, en matière de langage -et donc d'abord en matière de vocabulaire - ce sont d'abord les immigrants qui ne dominent pas la langue et notamment le vocabulaire, le simple fait (le tien et le mien notamment) d'accorder une valeur à ce vocabulaire qu'ils ne possèdent pas, est considéré comme discriminatoire avec la circonstance aggravante qu'ils viennent d'ailleurs, ce qui fait de nous des "racistes" et donc des "fascistes" . 4° En conséquence, si nous voulons échapper à cet anathème, il ne nous reste plus qu'à éliminer de notre langage tout ce que les moins favorisés ne pourront pas comprendre. Pas difficile d'imaginer comment cela va finir. Mais ceux qui nous distillent cette généreuse philosophie ne se privent pas de l'exprimer dans un jargon élitiste qui les met en contradiction avec eux-mêmes. Faites ce que je dis, pas ce que je fais. 5° Donc, en amateurs éclairés du beau vocabulaire, vous et moi ne sommes à leurs yeux que d'horribles ségrégationnistes-racistes-fascistes selon l'amalgame intellectuellement malhonnête qu'ils essayent de faire passer. 6° Ce qu'il faut en retenir notamment, c'est que ces faux prophètes et moralistes jouent sur la confusion du langage pour nous entuber. Chose que ni vous ni moi ne pouvons admettre.
Sur quoi, je m'en retourne à mes tâches matérielles et vivantes comme nous les apprécions tous deux . Toujours au plaisir de te lire, Steph.Commenté il y a 3810 jours |