 Bonjour Skoot,
"Mais du boulot il y en a c'est une certitude. Mais tellement ingrat que la plupart des plombiers/electriciens viennent maintenant des pays de l'est."
Je ne pense pas que ce soit parce que le boulot est "tellement ingrat". Je pense surtout que c'est parce qu'on a "éduqué" les gens dans l'idée qu'un métier manuel était moins honorable qu'un métier d'intello ou de bureaucrate. Ecoutez autour de vous et vous comprendrez vite. Un jour, une prof m'a dit avec une moue de dégoût : "C'est dommage, je connais un autre couple de parents dont l'enfant était très intelligent, mais il n'aimait pas étudier, il s'est retrouvé en "professionnel. Les pauvres !".
Par conséquent ^^, la majorité des gens ont voulu que leurs enfants fassent des études, même si ces derniers étaient de type "cerveau droit" (c'est-à-dire plus porté sur le "manuel" que sur "l'intellectuel" plus "cerveau gauche"). Or, le fait d'être plus porté sur le manuel ne veut absolument pas dire qu'on soit moins intelligent.
Et ceux qu'on laisse être ce qu'ils sont et faire ce qu'ils aiment sans jugement, seront bien plus heureux dans leur boulot que ceux dont on veut absolument faire un cheval de course quand ce n'est pas leur ambition.
Je connais un chapiste de 65 ans qui bosse toujours et aime son travail. Il ne se plaint pas. Pourtant, chapiste, c'est dur. Idem pour un électricien qui bosse encore à l'âge de 75 ans - et avec plaisir - moitié en "black" et moitié en "indépendant complémentaire".
Moralité, c'est à cause de cette idée majoritairement répandue qu'un métier manuel est moins honorable qu'un autre et le mépris également affiché dans les écoles qui fonctionnent par sorte de dégradation de statut des élèves ("Tu ne veux pas étudier ? Eh bien tu iras en technique ! Tu ne travailles pas plus en technique ? Eh bien tu te retrouveras en professionnel avec tous les moins que riens !"), qu'avec le temps, il y eut de moins en moins d'élèves optant pour un métier manuel. Et pire, les cancres (pourtant souvent très intelligents mais juste rebelles) ont carrément préféré déserter l'école plutôt que d'y rester pour y apprendre un métier.
Et si on fait actuellement appel aux Roumains et Polonais, c'est bien parce qu'il y a pénurie ici et j'ai presque envie de dire "pénurie organisée". Un peu comme on est en train d'organiser la pénurie des médecins avec l'instauration du numérus clausus en médecine et qu'on voit maintenant foisonner, dans les hôpitaux, des médecins africains ou venant de pays lointains... Pas de malentendu, ces médecins ne sont pas moins "bons", mais c'est l'organisation de la "pénurie" qui pose problème.
Alors c'est vrai, leurs prix sont parfois moins chers, mais la qualité n'y est pas toujours. Quant aux normes, elles ne sont pas toujours respectées non plus. Cela semble moins être un problème avec les Polonais, mais ça l'est souvent avec les Roumains. En outre, s'ils savent brader leurs prix, c'est parce qu'ils payent des taxes dans leur pays et elles ne sont pas les mêmes qu'en Belgique ou en France. Vive l'Europe ! Si ce n'est pas du sabotage organisé, je me demande bien ce que c'est ?
Enfin, dans l'avenir, plus on s'enfoncera dans la crise, moins les Roumains et Polonais auront les moyens de se déplacer pour venir en France ou en Belgique et plus la pénurie organisée dans nos pays posera un sérieux problème.
;-)
 Commenté il y a 3697 jours |
| Début de l'article :Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
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