Cher Boutros,
Un petit mot pour vous remercier vivement de voir les choses avec le coeur plutôt qu'avec le portefeuille.
Je pense exactement la même chose que vous au sujet des rizières et des boulots en ville.
L'argent a perverti bien des choses, à commencer par la qualité de vie.
Les aficionados du Dieu Argent imaginent tous que les êtres humains fonctionnent comme des robots, sans limites physiques ni psychiques. Ca les arrangerait bien d'ailleurs qu'il en soit ainsi. Et pour tenter d'arriver à cela, ils créent des besoins nouveaux pour éloigner les êtres humains de leur habitat naturel (migration des campagnes vers les villes) et les embarquer par "l'illusion du besoin" dans des achats presque compulsifs et inutiles qui les rendra esclaves car ils désirent tant se différencier des autres, tout en étant au minimum "comme" eux pour ne pas être montré du doigt.
Le pire, c'est que pour arriver à leurs fins, les premières cibles par excellence aux tentations nouvelles sont les adolescents car ils sont plus malléables et ont besoin de s'opposer à leurs parents en étant différents d'eux et, de préférence, en dépassant leur condition initiale. Beaucoup d'entre eux n'ont pas encore compris que : "Chaque bien que tu détiens est un barreau qui te retiens". Beaucoup d'entre eux ont une vision déformée de la vie et du coût de celle-ci. En Occident, avec le confort matériel généralisé et trop gâtés par la famille et les amis, n'ayant jamais vraiment appris à devoir attendre pour obtenir ce qu'ils désirent, les ados pensent que l'argent se gagne facilement et qu'ils pourront s'offir tout ce qu'ils désirent; en Orient, ils pensent qu'ils s'en sortiront mieux et qu'ils vivront comme un prince là où on leur offre du boulot, sans connaître les conditions quasi inhumaines qu'on leur imposera et qui les feront presque vivre comme des rats.
C'est donc très facile de les embrigader dans un chemin qu'ils regretteront parfois plus tard et dont ils auront du mal à se sortir car... comme vous le dites si bien "revenir" en arrière c'est la honte car c'est la preuve de l'échec... à moins de s'être tellement cassé la gu... et d'avoir réussi à faire un travail sur soi-même pour retrouver la sagesse qui permet de revenir en arrière sans honte. C'est encore plus difficile dans certaines civilisations où la honte est vécue au niveau de la famille et pas seulement au niveau de l'individu.
Je pense aussi souvent à ce que l'économie à tout va fait subir aux peuples primitifs d'Amazonie. On déforeste à tour de bras, on leur ôte leur habitat naturel et gratuit, leur garde-manger naturel et gratuit, leur médecine naturelle et gratuite... pour bientôt les obliger à aller travailler derrière une caisse de supermarché afin de simplement survivre...
Quel est l'intérêt d'un revenu supérieur si c'est pour vivre dans des conditions moins bonnes que lorsqu'on avait moins de revenu ? Quel sens a encore la vie dans ces conditions ? La finance dérégulée est une politique économique SANS FOI NI LOI qui ne respecte ni les êtres humains, ni la faune, ni la flore, ni même la nature en général. Je persiste et signe, c'est une politique et une économie NIHILISTE ! Et je ne peux pas comprendre qu'il y ait encore des personnes pour défendre une telle chose.
Des personnes qui pensent comme Jérémie Rostand ont le don de m'exaspérer par tant d'aveuglement et d'arrogance.
Je lis tout ce qu'il dit (ou ce que disent ces gens) parce que j'ai toujours eu un besoin intrinsèque de comprendre ce qui se trame dans leurs cerveaux... Hélas, j'ai beau essayer, je n'arrive pas à les comprendre. Nous devons certainement être "câblés" autrement.
P.S. : Pour revenir sur ce que dit J. Rostand en réponse à Zoppas : "Les subprimes ont engendré de la création monétaire. Il a fallu sauver le système. C'est une création monétaire indirecte, mais elle est réelle et massive." Que le sauvetage du système ait été rendu possible par la création monétaire, vous pouvez certainement le défendre. Mais ce n'est pas la spéculation qui est en cause, ici, mais les pratiques des banques..."
Juste une question : N'était-ce pas dans un but spéculatif que les CDS ont été créés par Mme Blythe Masters ? Après, les pratiques des banques sont certes hautement coupables. Mais à la base, si le produit CDS n'avait pas été crée, les conséquences n'auraient pas été les mêmes, non ?
Commenté il y a 4571 jours |
Début de l'article :L’époque étant au ravivement de l’idéologie égalitariste, une petite explication de texte me semble utile - celle d’un extrait du philosophe David Hume (Écosse, XVIII°), aussi clair que concis, et plus que jamais pertinent :
« Les historiens, et même le bon sens, peuvent nous faire connaître que, pour séduisantes que puissent paraître ces idées d'égalité parfaite, en réalité elles sont, au fond, impraticables, et si elles ne l'étaient pas, elles seraient extrêmement pernicieuses pour la société humaine... Lire la suite |