 Je pense qu'une notion résume tout : quand l'ouvrier ne peut pas acheter ce qu'il produit, c'est mal parti.
Un pays, et avec l'Europe un continent, même, où les liquidités affluent sans que les salaires ne montent, ça veut dire quoi ?
Ca veut dire que ce pognon va forcément quelque part... mais dans un nombre trèèèèèèèèès très restreint de poches. Et qui dit plus de liquidités dit hausse des prix.
Et qui dit tout ça dit : baisse du pouvoir d'achat pour tous les autres.
Et comme ces individus, ceux qui absorbent le surplus comme des éponges, n'ont ni l'envie ni le temps ni l'idée d'acheter les fringues, voitures, vêtements, que les ouvriers ne peuvent plus acheter, alors la production diminue, le chômage augmente, la libre concurrence et les textes de plus en plus libre PERMETTENT au patron de jouer sur la loi de l'offre et la demande pour faire travailler plus en gagnant moins "il y en a 10 dehors qui veulent ta place! si t'es pas content tu dégages!", ça ne va pas aller en s'arrangeant.
C'est marrant comme l'Allemagne s'en sort mieux que la France.
Il faut dire qu'en Allemagne, les écarts entre salaires ouvriers et salaires techniciens, ingénieurs, ont longtemps été plus limités qu'en France.
Là où l'ouvrier allemand gagnait 2 à 3 fois moins qu'un ingénieur allemand,
l'ouvrier français gagnait de 3 à 7 ou 8 fois moins qu'un ingénieur français.
Résultat : l'ouvrier français, gagnant moins, ne pouvait pas forcément se payer le même confort que l'allemand.
L'allemand, lui, pouvait se payer du confort : consommer.
Donc faire tourner les usines. Payer des impôts. Bref faire tourner la baraque, quoi.
Je parle des allemands de l'ouest. Ceci dit l'intégration des allemands de l'est, regardez.....ça s'est bien passé!
On a toujours trouvé normal que l'ouvrier français roule dans l'équivalent actuel de la 308, Mégane, le technicien en Laguna, et l'ingénieur en 607.
Pendant ce temps, en Allemagne, l'ouvrier avait le choix entre l'équivalent actuel de l'Opel Astra pour les plus radins, ou la Mercedes Classe C, Audi A4,....
le technicien la classe E, Audi A6, et l'ingénieur, les mêmes en mieux motorisées, voire les classe S et Audi A8. Désolé pour ceux qui n'y connaissent rien en automobile et ne comprennent rien aux "classe", aux "A*", ....
Enfin bref. A force de bien maintenir le pouvoir d'achat de l'ouvrier à ras des pâquerettes, puis d'en mettre une partie au chômage, puis baisser les salaires de ceux continuant à bosser,... on en est arrivé là où nous sommes.
Au bord du gouffre.
Car il ne faut pas regarder les espagnols et italiens, grecs, avec mépris. On va droit au même endroit qu'eux. On a juste un peu de retards.
Et les armateurs grecs qui ont, légalement, esquivé l'impôt, ceux sont les équivalents de nos rusés sportifs, comédiens,... à des échelles différentes, mais nos sociétés sont les mêmes.
Et si le français moyen trouve normal que les riches, par peur des 75%, aient envie de se sauver, c'est normal aussi. Il ne rêve que de ça, lui aussi, se soustraire à l'impôt.
La différence entre les italiens et grecs d'un côté, et les français de l'autre : difficile pour le français d'échapper à l'impôt, s'il n'est pas riche...
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