Les analyses de Naomi Klein sont évidemment risibles. Je ne peux en faire une critique exhaustive, ici, évidemment, mais notons les points suivants. Une analyse correcte, du simple point de vue de la méthode aurait demandé de comparer les éléments suivants : -les avancées du libéralisme prétendument causées par des "chocs" imposés aux populations -les avancées du libéralisme non causées par des "chocs" imposés aux populations -les avancées de l'étatisme causées par des "chocs" imposés aux populations Ne prenant pas cela en compte, Klein prétend que le libéralisme avance par chocs, sans rechercher si cela est la règle générale, si tel n'est pas tout aussi bien vrai de l'anti-libéralisme. Ensuite, il faudrait analyser en détail les prétendues avancées du libéralisme par des chocs présentées pas Klein. Ainsi, elle présente la remontée des taux d'intérêt des années 1980 aux USA comme une sorte de conspiration visant à plonger les pays en développement dans le surendettement. Pour quiconque connaît un peu d'économie, cela est ridicule. En fait, la remontée des taux a été rendue nécessaire par des politiques anti-libérales préalables du genre de celles défendues par N. Klein et alia (la politique monétaire menée lors des chocs pétroliers, notamment, mais également en réponse au développement de la protection sociale aux USA après la Grande Société de L. Johnson). Elle était également à usage interne, évidemment. Son effet sur les pays en développement n'a certainement pas été déterminante dans la décision prise d'augmenter les taux d'intérêt. En outre, les pays "victimes" ont été ceux qui ont suivi le genre de politiques désastreuses défendues par N. Klein et les anti-libéraux (la "démondialisation", le développement par la "substitutions aux importations" et la construction planifiée d'un marché intérieur.) Ce genre de politiques a conduit ces pays à s'endetter lourdement, sans que cet endettement soit finalement source de croissance, ce qui a conduit ces pays à la faillite. Si les fonds empruntés avaient permis de développer le pays, ils auraient financé des investissements générant de quoi les rembourser, et les pays en question n'auraient pas été conduit au surendettement. Ils l'ont été parce qu'ils devaient sans cesse emprunter pour rembourser leurs emprunts précédents, ce qui est intenable à terme, et de plus en plus rapidement lorsque les taux augmentent. Enfin, il faut noter que le genre de traitement de chocs auquel recourt el libéralisme selon Klein est en fait celui qu'elle impose à ses lecteurs : elle les "choque" par des analyses grossières, erronées, mais frappantes, sans la moindre méthodologie, point de comparaison, etc. de manière à les soumettre à sa propagande.Commenté il y a 4385 jours |