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« A cause désespérée, remède brutal »

Georges Lane Publié le 28 mars 2012
1837 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Je reproduis ci-dessous des propos de Friedrich von Hayek recueillis par Yves Guihannec et publiés dans Le Figaro des 11-12 octobre 1980 sous le titre . Suivront trois commentaires. Début du texte de Y. Guihannec. La gloire est capricieuse. En 1946, à la mort de Keynes, Hayek annonçait à sa femme: «Me voici maintenant l'économiste le plus célèbre du monde. » Mais tandis que se développait l'interventionnisme d'état, le monde devenait keynésien pour quelque trois décennies. Au cours de cette période, Hayek publiait ses oeuvres les plus importantes ; celles en tout cas qui, abandonnant le champ de l'économie pure, pour aborder celui de la philosophie politique, étaient le plus susceptibles d'attirer l'attention du grand public. Pourtant, The Constitution of Liberty (1958), par exemple, passait relativement inaperçue. Le prix Nobel d'économie, qui lui était décerné en 1974, ne parvenait pas encore à faire de lui une étoile de première grandeur. A 81 ans, voici l'heure de gloire. Depuis quelques années déjà, Hayek est devenu, dans les pays anglo-saxons, le gourou des néo-libéraux de tout poil. Au moment où on doute de plus en plus que l'intervention de l'État soit la réponse au problème de l'économie d'aujourd'hui et où le libéralisme connaît une nouvelle jeunesse, Hayek est reconnu comme un maître penseur. Alors qu'il vit retiré dans le calme de l'université allemande de Fribourg, loin de toute capitale, ses émules politiques arrivent au pouvoir. Sir Keith Joseph, le penseur de l'équipe conservatrice anglaise, professe pour le vieux maître autrichien la plus grande admiration. La C.D.U.-C.S.U. de Franz Josef Strauss se réfère explicitement à lui. Loin de refuser ces filiations, même celles qui, aux yeux des délicats de la rive gauche parisienne, ne paraissent pas forcément flatteuses, Hayek semble s'en amuser : «Karl Marx était sourd de l'oreille droite, moi je suis sourd de l'oreille gauche. Margaret Thatcher est en place. Pourquoi pas Reagan à l'automne ? Peut-être verrai-je, cette année, les tenants de l'économie de marché au pouvoir dans les grands pays occidentaux.» En France, bien qu'on le sache peu, le traducteur d'un des deux seuls livres de lui traduits pour l'instant en français : The Counter Revolution of Sciences a fait son chemin : il s'appelle Raymond Barre. Non que le professeur Hayek soit satisfait de ses élèves. Pour lui, ils ont compris une chose : que la source de l'inflation se trouve dans la production excessive de monnaie. Mais le « gradualisme » qui inspire les politiques anti inflationnistes actuelles ne lui paraît pas la bonne réponse. Plus qu'à la France qu'il avoue connaître aussi mal qu'elle le connaît, il emprunte volontiers ses exemples à la Grande-Bretagne, dont il est d'ailleurs citoyen et où vivent ses enfants. Quand je l'ai rencontré à Fribourg, le chancelier de l'Échiquier britann...
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