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Ça coince et ça bouge

Actualité de la crise Publié le 05 juillet 2011
1620 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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Paul Jorion

Les agences de notation viennent d’ajouter brusquement un obstacle au bouclage du plan de sauvetage de la Grèce, déjà repoussé à on ne sait trop quand. Suivant les avis, à la fin de l’été ou à l’automne, avec la même imprécision que pour la date de publication des résultats des stress tests des banques. Les agences ont classé le plan français de participation volontaire des banques à ce présumé sauvetage comme étant un défaut en puissance sur la dette, le condamnant sans appel après qu’il ait été reconnu – même par les banques qui renâclaient – comme une bonne base de discussion, bien qu’à parfaire dans les détails. De son côté, la BCE a maintenu fermement son refus d’accepter à titre de collatéral les obligations grecques si un défaut est constaté par les agences, ce qui plongerait sans délais les banques grecques dans le précipice, pour commencer. Nous voici revenus au point de départ, dans un grand vide. « Il ne faut pas toucher à un seul cheveu du système financier » est la seule leçon qui peut être tirée des événements de ces dernières 24 heures. Standard & Poor’s a certes pris position de la manière la plus explicite, mais Moody’s et Fitch ont en réalité été encore plus loin, expliquant dans leurs dernières notes méthodologiques que le seul fait qu’une telle opération soit montée afin d’éviter la faillite de la Grèce lui vaudrait d’être qualifiée de défaut, quelles que soient ses modalités. Les agences de notation – dont on connaît les faiblesses coupables et qui sont désormais mises en cause au plus haut niveau, sans que rien ne se passe toutefois – sont-elles pour autant totalement dans leur tort ? Elles ne font en fait que constater l’insolvabilité de l’État grec, une vérité qu’il faut cacher car elle en entraîne d’autres. Wolfgang Schaüble, le ministre allemand des finances, vient une fois de plus de mettre les pieds dans le plat, en reconnaissant à l’occasion d’une interview au Spiegel qu’il avait un autre fer au feu et se préparait à l’éventualité d’un défaut grec. Désavouant au passage ses collègues Olli Rehn et Christian Noyer qui continuent d’affirmer contre vents et marées qu’il n’y a pas de plan B… La Grèce est d’autant plus insolvable qu’elle est condamnée à une double peine, démunie des moyens de soutenir son économie – et donc d’accroître ainsi ses recettes fiscales – et devant payer des intérêts exorbitants à ses sauveurs, au nom du terrible danger que représente l’aléa moral (si son sauvetage n’est pas très douloureux, d’autres voudront en bénéficier)...
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