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À bas l'impérialisme américain !

Martin Masse Publié le 03 mars 2001
1924 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Le Quebecois libre

En ordonnant le bombardement de cibles irakiennes il y a quelques jours, le président américain Georges W. Bush a inauguré sa politique étrangère par un geste qui augure bien mal pour l'image des États-Unis à l'étranger et pour la paix dans le monde. Depuis la Guerre du Golfe il y a une décennie, l'Irak est l'objet d'un embargo commercial et de sanctions militaires et diplomatiques qui n'ont rien fait d'autre qu'envenimer la situation. Le dictateur Saddam Hussein est toujours au pouvoir. Chaque nouvelle attaque renforce son image de héros auprès d'une partie de l'opinion publique arabe et justifie ses manoeuvres pour réarmer et défendre son pays. Comme à Cuba, l'embargo ne touche aucunement les proches du régime, qui contrôlent le marché noir, mais frappe au contraire de plein fouet la population ordinaire qui manque de nourriture et de médicaments. À part le financement des mouvements d'opposition irakienne en exil, les Américains n'ont aucun plan concret pour régler cette situation et mettre fin au conflit. En fait, il faudrait se demander: devraient-ils en avoir un? En quoi la sécurité des États-Unis dépend-elle des agissements d'un dictateur mégalomane à l'autre bout du monde? Pourquoi donc l'armée américaine ne se retire-t-elle pas simplement de la région? Le prestige et les intérêts américains justifient-ils la souffrance et le génocide à petit feu (l'embargo serait en partie responsable de centaines de milliers de morts) de tout un peuple? Interventionnisme militaire Depuis la guerre contre l'Espagne en 1898, lorsque les États-Unis ont acquis un empire multinational (Philippines, Cuba, Porto Rico, Guam), les interventions militaires américaines à l'étranger n'ont pas cessé. Le président Woodrow Wilson, dans les années 1910, a justifié cet interventionnisme en popularisant l'idéal d'une Amérique qui propagerait la démocratie et irait au secours des droits de l'homme là où ils seraient en danger. Plus souvent qu'autrement toutefois, c'est la protection d'intérêts économiques ou stratégiques amériques qui explique l'envoi de porte-avions et de troupes. On se souvient bien sûr des deux Guerres mondiales, de la Corée et du Vietnam. Plus récemment, il y a eu la Grenade, le Panama, le Liban, l'Irak, la Somalie, Haïti, la Libye, le Soudan, la Bosnie, la Serbie. Ce ne sont en fait que les interventions les plus médiatisées. Tout au long du dernier siècle, l'armée et les services secrets américains ont été envoyés dans des dizaines de pays pour se mêler de conflits plus ou moins obscurs, soutenir certains régimes et aider au renversements d'autres, et même assassiner des dirigeants devenus trop encombrants. Dans quelques-unes de ces guerres, les Américains défendaient présumément la liberté des démocraties occidentales devant la menace des totalitarismes. Dans la plupart des autres, ils n'avaient aucune raison de se mêler de conflits qui ne les regardaient pas directement et qui ne menaçaient d'aucune façon la sécurité de l'Amérique du Nord. Des milliers de jeunes hommes ont été tués inutilement – 55 000 au Vietnam seulement – sa...
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