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Économie sociale ou gaspillage socialiste ?

Martin Masse Publié le 03 février 2001
1826 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Le Quebecois libre

La ministre au grand coeur Louise Harel et ses compères Diane Lemieux et André Boisclair annonçaient il y a quelques jours à Montréal l'octroi de nouveaux fonds publics au secteur dit de l'« économie sociale », ainsi qu'une entente régionale qui permettra d'« assurer une utilisation plus efficace des services et mesures actuellement disponibles dans les ministères concernés. » On se souviendra que l'économie sociale est entrée en grande pompe dans le jargon bureaucratique et politique lors du fameux Sommet sur l'économie et l'emploi de 1996, la grand-messe corporatiste organisée par le nouveau premier ministre d'alors (Lucien Bouchard, pour ceux qui l'auraient déjà oublié) pour trouver des « consensus » sur les façons dont l'État pourrait intervenir pour relancer l'économie québécoise. Le gouvernement avait trouvé une bonne façon de se faire des alliés chez les groupes communautaires en accordant beaucoup d'attention à Nancy Neantam, infatigable propagandiste de ce nouveau type de développement économique. Enfin... nouveau n'est peut-être pas le mot le plus approprié. Le communiqué de presse du ministère des Affaires municipales et de la Métropole identifie l'économie sociale comme « les activités et les organismes issus de l'entrepreneuriat collectif sur la base des principes suivants: services aux membres ou à la collectivité, autonomie de gestion, processus de décision démocratique, primauté des personnes et du travail sur le capital, participation, prise en charge et responsabilité. Les entreprises de l'économie sociale produisent des biens et des services socialement utiles. Elles sont viables financièrement et procurent des emplois durables. Leurs sources de financement sont diversifiées et elles génèrent des revenus autonomes. » Si l'on se fie à cette définition, il ne semble pas y avoir grand-chose qui différencie une entreprise privée ordinaire régie par les lois habituelles du marché dans une économie capitaliste d'une entreprise du secteur de l'économie sociale. Il est vrai que le concept d'« entrepreneuriat collectif » est plutôt bizarre, mais bon, venant d'apparatchiks socialistes qui placent les qualificatifs « collectif » et « social » après n'importe quel mot, il n'y a pas de quoi s'étonner. Les entreprises d'économie sociale sont concentrés dans des secteurs de services comme l'aide aux personnes âgées à domicile, l'alimentation, etc., ce qui permet aussi de les qualifier de « socialement utiles ». Mais si les entreprises privées produisaient des choses « socialement inutiles », comment donc réussiraient-elles à les vendre, à faire des profits et à survivre? La distinction n'a aucun fondement ni pertinence. Non, ce qui détonne surtout dans cette définition, c'est la « primauté des personnes et du travail sur le capital ». N'est-ce pas là un noble idéal? Au lieu d'avoir des préoccupations bassement monétaires, les entreprises d'économie sociale,...
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