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"The end of the line…"

Georges Lane Publié le 22 juillet 2009
4254 mots - Temps de lecture : 10 - 17 minutes
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1. Des questions. Quel a été le grand problème mondial rencontré mi-2008, il y a un an ? Qu'est-ce qui a amené les pouvoirs publics à reconnaître qu'il y avait ce qu'ils dénomment, dans leur langage inapproprié, "crise économique" alors qu'un ajustement financier mondial remarquable se développait régulièrement depuis la fin de l'été 2007 et faisait l'objet de commentaires circonstanciés de la part des observateurs (cf. par exemple commentaires sur Bloomberg) ? Il est arrivé tout simplement un jour où les banques n'ont plus échangé les unes avec les autres, elles avaient perdu confiance les unes dans les autres. Est apparu un problème de liquidité bancaire en dépit de l'existence des banques centrales nationales ou régionales qui, aux yeux de certains, ont, entre autres fonctions, celle de faire en sorte qu'il ne se pose pas … Soit dit en passant, ces derniers ne voient pas qu'en définitive, ce sont ces mêmes banques centrales, nationales ou régionales, qui le créent, le problème, et l'ont toujours créé du fait du privilège de monopole d'émission de la monnaie qu'elles ont reçu, chacune, d'un législateur. Parallèlement, sur les marchés organisés d'actions "grand public", il y avait échange comme d'habitude, mais les prix d'échange baissaient continûment et parfois beaucoup et brutalement. Pour ne pas parler de la baisse des prix de l'immobilier et de son impact sur les "subprimes" aux Etats-Unis. Quid des économistes mathématiques ? Face à cela, continuaient-ils à jouer avec leurs modèles de prévisions économétriques pour comprendre ce qui se produisait et qu'ils n'avaient pas prévu – à en croire les propos des politiques qui les stipendiaient et que je n'aurai pas l'audace de rappeler - ? Continuaient-ils à construire ou faire construire, sur leurs indications, des "logiciels de gestion de marché" toujours plus "performants" ? Ou bien s'adonnaient-ils à résoudre des équations différentielles qu'ils inventaient ? Reconnaissent-ils qu'ils étaient responsables et qu'ils ont échoué, que cet échec est un échec de leurs conceptions de la causalité sociale, ou se contentent-ils des mensonges intéressés qui accusent l'"ultralibéralisme" et la "déréglementation" ? Autant de questions que l'on pourrait poser aujourd'hui. En vérité, de même que les années 1929-1933 ont secoué les économistes de la théorie de l'équilibre économique général, les années 2007-2009 devraient secouer les économistes mathématiciens au point de sonner leur glas. 2. Les années 1929-1933. Les années 1929-1933 avaient en effet secoué les théoriciens de la monnaie. Selon John Hicks (1935), le Traité de la monnaie de J.M. Keynes (décembre 1930) avait proposé trois théories de la monnaie entremêlées en une. S.P. Chambers (1934) regrettait, pour sa part, que la théorie de l'équilibre économique général eût laissé de côté jusqu'alors la monnaie (elle n'intervenait que comme numéraire ou simple bien de consommation) et négligeât de prendre en considération la nature de la demande de monnaie. T.N. Carver (1934) considérait, quant à lui, que la demande de monnaie était ignorée au profit de l'offre de monnaie. Mais 1934..., c'est F.D. Roosevelt, président des Etats-Unis en exercice, qui dévalue le dollar par rapport à l'or pour la première fois depuis 1900, année de l'adoption officielle de l'étalon-or aux Etats-Unis, et ce sont les autorités monétaires américaines qui prennent des mesures qui visent à réglementer le marché de l'or aux Etats-Unis. Rétrospectivement, je dirai que : "le ver entrait dans le fruit". Le fruit apparaîtra totalement mangé en août 1971 avec la décision d'inconvertibilité officielle du dollar en or prise par Richard Nixon, président des Etats-Unis en exercice, puis les accords du Smithsonian Institute. 3. Economie logique ou économie mathématique. Dans la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936), comme s'il avait entendu Hicks, Keynes a proposé indirectement une théorie de la demande de monnaie plus homogène qu'en 1930 et qui va faire l'objet de maints développements mathématiques, tantôt favorables à ses hypothèses, tantôt défavorables, dans la décennie 1950. Les uns procèdent de la mathématique des équations – différentielles ou non -, les autres de la statistique et de l'économétrie (domaine reconnu récemment alors de la science économique). Mais en définitive, les mathématiques vont réunir les "pour" (James Tobin et les keynésiens) et les "contre" (Milton Friedman et les monétaristes en puissance). Pour sa part, dans un article intitulé " Remarques sur le traitement mathématique des problèmes de l'économie politique" (cf. ci-dessous en annexe), Ludwig von Mises (1953) s'oppose à la tendance des économistes mathématiques que confortent, par exemple et entres autres, la Cowles Foundation ou l'UNESCO. De fait, dans la décennie 1950, des mathématiciens vont faire adopter une nouvelle mathématique pour traiter de l'équilibre économique général. C'est la "théorie des ensembles", mathématique du groupe Bourbaki, que, par exemple, Gérard Debreu va résumer en une vingtaine de pages, en chapitre premier, dans une étude pour la Cowles Foundation en 1959. Son emploi fait florès avec Kenneth Arrow, Debreu, etc. En 1959, avec cette mathématique, Debreu propose rien moins qu'une axiomatique de la théorie de la valeur, nouvelle approche mathématique de la théorie de l'équilibre économique général. Au même moment, Jacques Rueff s'oppose, pour sa part, à l'hypothèse des keynésiens, d'un côté, et, de l'autre, des monétaristes en puissance selon quoi les autorités monétaires peuvent fixer la quantité de monnaie au niveau qu'elles désirent. Selon Rueff, la monnaie est serve, la demande est souveraine. 4. Développements politiques "post crise". Il reste que Hicks avait relevé en 1935 que Mises avait tenté une "révolution marginale" en théorie de la monnaie – tout comme l'avait tenté, avant lui, Knut Wicksell – mais il n'y était pas parvenu – parce que la monnaie n'avait pas d'utilité marginale et qu'elle avait conduit Mises à la conclusion que la monnaie n'était qu'un fantôme de l'or -. Et Hicks de proposer dans l'article en quoi consiste sa révolution marginale. Qu'ont tiré de tous ces développements monétaires "post crise de 1929" les politiques ? Rien ou, sinon, le pire. 4.A. Les monnaies échangeables internationalement. Primo, les politiques n'ont pas changé d'action ou alors ont écouté les économistes mathématiques qu'ils subventionnaient déjà et ont subventionnés de plus en plus au travers de divers types d'organismes. Pourtant des économistes tels que Rueff ou Friedman les mettaient en garde et leur laissaient entrevoir l'avenir, toutes choses égales par ailleurs, s'ils ne changeaient pas d'action. Rueff avait prédit que la réglementation du marché de l'or ne permettrait pas de sauver la parité du dol...
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