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A la recherche d’un miracle de dernier ressort

Paul Jorion Publié le 12 mars 2010
1876 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Sur quoi la proposition allemande de création d’un prêteur en dernier ressort européen type FMI va-t-elle pouvoir déboucher ? La soudaineté de cette annonce comme le flou qui l’entoure laissent depuis dimanche dernier place à de prudentes spéculations, qui mettent principalement en avant les obstacles que pourraient rencontrer sa concrétisation. Avant toute chose, le temps qui sera nécessaire à une indispensable révision préalable des traités européens. Les gouvernements vont, en attendant, rester tout autant dépourvus face à la crise endémique de la dette qui va se poursuivre, et à fortiori à ses dérapages qui risquent fort de se reproduire. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la zone euro, ce qui revient au même du point de vue systémique. A terme, les chances de parvenir ou non à la création d’un Fonds monétaire européen sont à l’heure actuelle impossibles à évaluer, le plus probable étant que l’initiative Allemande va susciter de nombreuses autres suggestions et variantes. De nombreux projets sont en effet déjà dans les cartons, qui vont alimenter un débat désormais largement ouvert aux politiques après avoir été limités aux cercles des think tanks. Au sortir d’un entretien avec Jean-Claude Junker, Angela Merkel vient d’affirmer plus vigoureusement son soutien à l’idée d’un FME, surenchérissant sur la nécessité de sanctions pour les pays récalcitrants et endossant totalement l’obligation d’une révision du traité européen afin d’y parvenir. Pour sa part, Christine Lagarde vient de prendre ses distances avec le projet, en déclarant que « la proposition du fonds monétaire européen est une piste intéressante que nous devons explorer avec un certain nombre d’autres ». Comme si le gouvernement français était plus à l’aise avec les discrètes interventions financières du type de celle qui vient d’être utilisée pour la Grèce qu’avec une refonte institutionnelle de l’Europe, porteuse en contrepartie de contraintes auxquelles il voudrait échapper. José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne s’en est tenu à une laconique analyse, selon laquelle la création d’un FME est « une proposition à très long terme qui nécessitera sans doute un changement du traité », se réfugiant pour préciser sa position derrière l’affirmation que « Nous sommes pour tout ce qui va en faveur d’une augmentation de la gouvernance économique ». Axel Weber, l’un des membres du conseil des gouverneurs de la BCE, présenté comme son futur président, estimant enfin que l’idée était « contre-productive ». Étrangement, on se retrouve, mais dans un contexte bien différent, dans la même situation que lors de la création de l’euro. A tout projet de mutualisation de la dette permettant de sauver la cohésion monétaire et économique de l’Europe correspond le même raidissement allemand sur de farouches positions doctrinaires, expression ...
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