6290 search

Ah ça ira, ça ira, ça ira, les mauvais banquiers, on les pendra !

Vincent Bénard Publié le 14 novembre 2008
1649 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
Lire plus tard
Objectif Liberté

Il semblerait que le gouvernement se dirige vers la promulgation d'une innovation sociale majeure, que le monde entier ne manquera pas de ne pas nous envier: le droit au crédit opposable. J'exagère ? A peine. En effet, quelle ne fut pas ma consternation lundi dernier, en entendant sur l'antenne de BFM le porte parole de l'UMP, je devrais dire le porte-flingues, le député Frédéric Lefebvre, réitérer sous une forme on ne peut plus directe les menaces du gouvernement aux banques: "si vous ne prêtez pas aux entreprises, nous entrerons de force dans votre capital". Et l'expert comptable René Ricol, nommé "médiateur du crédit" par le président de la république, de prévenir qu'il dénoncera sans pitié les "mauvaises" banques au gouvernement. C'est sans doute ce que l'on appelle une "médiation" aujourd'hui. Il aurait reçu jusqu'à 4000 plaintes d'entreprises dont le crédit aurait été refusé, en quelques jours ! Les déclarations tapageuses du président Sarkozy il y a une semaine ont assurément aiguisé les appétits. Pour ceux qui pensaient que ces déclarations étaient faites pour épater la galerie, MM. Lefebvre et Ricol viennent de faire comprendre qu'il n'en était rien: les menaces vis à vis des banques sont réelles. Un inadmissible chantage Il s'agit d'un chantage pur et simple: une telle dénonciation, pour peu qu'elle soit rendue publique, annonçant une entrée future de l'état au capital en période économiquement troublée, ne peut que dégrader le cours de l'établissement touché par la disgrâce, rendant moins couteuse l'entrée au capital de l'état. Autrement dit, les banques font face à un problème cornélien: obtempérer et prêter à des entreprises à haut risque compte-tenu des conditions actuelles de marché, ou résister, et risquer une spoliation des actionnaires par l'état prédateur à l'affut, tout en accueillant au conseil d'administration un membre peu connu pour sa saine gestion antérieure du monde bancaire, quand bien même le secteur privé ne s'est guère montré plus inspiré ces derniers temps. La "justification" des politiciens est la suivante: "quand les choses allaient bien, vous n'étiez pas là pour prêter aux entreprises, messieurs les banquiers, vous préfériez investir dans des produits de titrisation ! Alors prêtez maintenant, ou l'état vous obligera d'une façon ou d'une autre à le faire." Quelles que soient les bêtises faites par les banques dans un passé récent, elles ont été faites, et se traduisent par une diminution de leurs fonds propres. Les banques ont en effet du passer par pertes et profits un certain nombre de placement désormais "toxiques" (des obligations ém...
Cet article est reservé uniquement pour les membres Premium. 75% reste à lire.
Je me connecte
24hGold Premium
Abonnez-vous pour 1€ seulement
Annulable à tout moment
Inscription
Articles en illimité et contenus premium Je m'abonne
Editoriaux
et Nouvelles
Actions
Minières
Or et
Argent
Marchés La Cote
search 6290
search