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Au départ de l’utilité collective et de l’essor des socialistes actuels ...

Georges Lane Publié le 22 février 2016
5612 mots - Temps de lecture : 14 - 22 minutes
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. Toutes les questions et réponses qui suivent, au nombre de quarante deux, sont tirées du livre de J.B. Say (1767-1832) intitulé Catéchisme d'économie politique (1815) en trente chapitres. Elles s'articulent sur les notions de : - "chose", - "valeur", - "échange", - vraie - "monnaie", - "substitut de monnaie bancaire", - "utilité" et - "action des hommes de l’état". Leur ordre de présentation a été réorganisé par rapport au texte original pour le rendre plus conforme aux idées actuelles. Il faut savoir que, par la suite, les propos de Say ont été repris tels quels, améliorés (par référence à des écrivains tels Frédéric Bastiat (1801-1850) ou les économistes dits "autrichiens", à partir de Carl Menger (1840-1921)) ou détériorés. J'insisterai sur les améliorations. Malheureusement, les détériorations - dont je ne parlerai pas et que nous vivons (cf. ce texte d'avril 2015) - à quoi se sont astreints les hommes de l'état, ont eu le vent en poupe et conduit à la situation que nous connaissons aujourd'hui en France, à savoir le socialisme. En particulier, elles ont joué avec la notion d'"utilité" en introduisant l'idée d'"utilité collective" risquée (qui, en France, a débouché, en particulier, sur la constitutionalité du faux "principe de précaution", cf. ce texte de décembre 2002). Cette détérioration permanente m'avait frappé, il y a quelques années, dans les textes de Vilfredo Pareto et dans la compréhension qu'en avaient eu des économistes américains dans la décennie 1930 (cf. ce texte de juillet 2009) soit directement du fait de leurs traductions, soit indirectement avec les propos tenus par des économistes immigrés de l'Europe de l'est qui fuyaient l'U.R.S.S. vers les Etats-Unis d'Amérique (par exemple, O. Lange). Elle est tout autant évidente dans le cas de Say. A leur façon, les économistes dits "autrichiens" (dénommés ainsi par les historiens de la pensée économique marxistes) s'en sont immunisés en poursuivant sa pensée économique réelle. Et ce que beaucoup dénomme "théorie économique autrichienne" n'est rien d'autre que le prolongement logique de l'économie politique de Say. Soit dit en passant, entre crochets "[...]", mes addenda aux textes ou commentaires de Say. [I. "De rebus"]. [Question 1 :] Qu’est-ce que des services productifs ? [Réponse :] Vous avez dû comprendre que l’industrie, les capitaux et les instruments naturels (tels que les fonds de terre), concourent au même but, qui est de donner tantôt à une chose, tantôt à une autre une valeur au moyen de laquelle cette chose devient un produit. Cela ne peut s’opérer que par une certaine action, un certain travail exécuté par des hommes ; par des capitaux, par des fonds de terre. C’est ce travail que l’on appelle un service productif. [En 1850, Bastiat développera cette question de la notion de "service", de la meilleure façon. Mais cela restera sans suite française, sinon la détérioration (cf. ce texte de février 2014).] [Question 2 :] Je conçois fort bien le travail de l’homme, mais j’ai peine à concevoir celui des capitaux et des fonds de terre ? [Réponse :] Un capital ne peut-il pas rester oisif ? Une terre ne peut-elle pas demeurer en friche ? Ne peuvent-ils pas, dans une autre supposition, être occupés de manière à seconder l’industrie dans la création des produits ? . J’en conviens. [Réponse :] C’est cette action des fonds productifs qui constitue les services qu’ils rendent. Il y a dans la production : - des services rendus par les hommes ; on les nomme services industriels ; - des services rendus par les capitaux ; on les nomme services capitaux ; - et enfin des services rendus par les fonds de terre ; on les nomme services fonciers. [Question 3 :] Comment nomme-t-on les hommes qui fournissent à la production ces divers services ? [Réponse :] Ceux qui fournissent les services industriels se nomment des hommes industrieux, ou plus brièvement des industrieux ; - ceux qui fournissent des capitaux se nomment des capitalistes ; - ceux qui fournissent des terres se nomment des propriétaires fonciers. Tous sont des producteurs. [Question 4 :] Des producteurs ! Les capitalistes et les propriétaires me paraissent ne rien produire ? [Réponse :] Non pas directement ; mais ils produisent indirectement par le moyen de leur instrument. Sans eux on manquerait de certains services indispensables pour la production. [Question 5 :] La même personne fournit-elle à la fois diverses espèces de services productifs ? [Réponse :] Ce cas arrive très-souvent. Un propriétaire qui fait valoir son propre terrain fournit, comme propriétaire, le service foncier ; en faisant l’avance des frais de son entreprise, il fournit le service capital ; et comme entrepreneur il fournit le service industriel. [Question 6 :] En doit-on conclure que le travail du barbier a été improductif ? [Réponse :] Non ; mais les services rendus par lui et l’espèce d’utilité qui en est résultée, ont été, à mesure que son travail a été exécuté, consommés par son maître qui s’en est servi pour sa satisfaction personnelle ; tandis que les services de l’ouvrier et l’utilité qui en est résultée ont été employés à donner une valeur à un produit. C’est pour cela qu’il ne reste rien de la première de ces utilités produites, et que de la seconde il reste une valeur qui est une portion de richesses. [Question 7 :] Qu’entendez-vous par ce mot les richesses ? [Réponse :] On peut étendre la signification de ce mot à tous les biens dont il est permis à l’homme de jouir ; et sous ce rapport la santé, la gaîté sont des richesses. Mais les seules richesses dont il est question en économie politique, se composent des choses - que l’on possède et - qui ont une valeur reconnue. Une terre, une maison, un meuble, des étoffes, des provisions, des monnaies d’or et d’argent, sont des portions de richesses. Chaque personne ou chaque famille possède une quantité plus ou moins grande de chacune de ces choses ; et leurs valeurs réunies composent sa fortune. L’ensemble des fortunes particulières compose la fortune de la nation, la richesse nationale 1). 1) Dans un ouvrage élémentaire, où l’on est obligé d’emprunter le langage commun, surtout en commençant, j’ai dû renoncer à des expressions plus exactes, mais qui supposent dans le lecteur et plus d’instruction et plus de capacité pour réfléchir. Tous les biens capables de satisfaire les besoins des hommes, ou de gratifier leurs désirs, sont de deux sortes : ce sont - ou des richesses naturelles que la nature nous donne gratuitement comme l’air que nous respirons, la lumière du soleil, la santé ; - ou des richesses sociales que nous acquérons par des services productifs, par des travaux. [Question 8 :] Pour que les choses que vous avez désignées comme des richesses méritent ce nom, ne faut-il pas qu’elles soient réunies en certaine quantité ? [Réponse :] Suivant l’usage ordinaire, on n’appelle riches que les personnes qui possèdent beaucoup de biens ; mais lorsqu’il s’agit d’étudier comment les richesses se forment, se distribuent et se consomment, on nomme également des richesses les choses qui méritent ce nom, soit qu’il y en ait beaucoup ou peu, de même qu’un grain de blé est du blé, aussi bien qu’un boisseau rempli de cette denrée. [II. De la valeur]. [Question 9 :] Comment peut-on faire la comparaison de la somme de richesses renfermée en différents objets ? [Réponse :] En comparant leur valeur. Une livre de café est, en France, au temps où nous vivons, pour celui qui la possède, une richesse plus grande qu’une livre de riz, parce qu’elle vaut davantage 1). 1) L’idée de la valeur ne peut être séparée de l’idée d’une mesure des richesses ; car ce qui fait grande la richesse du possesseur d’un objet, rend petite la richesse de ceux qui ont besoin de l’acquérir. Ainsi quand le blé renchérit, la richesse de ceux qui en ont devient plus grande, mais la richesse de ceux qui sont obligés de s’en pourvoir diminue. On ne peut donc pas dire : Tel objet est une grande ou une petite richesse, selon qu’il a beaucoup ou peu de valeur ; mais la richesse de telle personne ou de telle communauté est grande, quand les objets qu’elles possèdent ont beaucoup de valeur ; elle est petite dans le cas contraire. C’est ce qui fait que les variations dans la valeur réciproque des ...
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