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C’est le système qui fait défaut

Paul Jorion Publié le 26 mai 2011
1388 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Devant le tir de barrage de la BCE qui se poursuit, ou bien parce qu’il en partagent ouvertement les objectifs pour leurs raisons propres, comme les Français, les dirigeants européens s’engouffrent vers la seule porte de sortie qu’il leur reste : la vente du patrimoine grec, afin de rembourser un trou financier que personne ne veut combler, chacun convaincu de ses bonnes raisons. Un nouveau prêt complémentaire pourrait alors permettre de rouler la dette restante, pour voir venir. La confiance, longtemps accordée aux Grecs, quitte à fermer complaisamment les yeux quand il l’a fallu – comme pour d’autres, et non des moindres – n’est plus au rendez-vous, et le temps presse. Il est donc fortement question, en sous-main, de créer une agence chargée de la vente de ces actifs, qui ne serait plus pilotée par les autorités grecques elles-mêmes mais par des experts. Ce qui s’apparente à une pure et simple saisie, suivie d’une vente dans des conditions douteuses, puisque effectuées dans la précipitation. Il va y avoir de bonnes occasions à saisir, la financiarisation va y trouver son compte. Les artisans de cette brillante idée seront jugés à l’aune de leurs résultats. Mais en attendant, il n’est pas inutile de revenir encore une fois sur le blocage de la BCE, dont les motifs s’éclaircissent peu à peu. Rappelons les faits : bien que représentant 5% du PIB de la zone euro, les banques grecques, irlandaises et portugaises ont à elles seules emprunté 242 milliards d’euro à la BCE, soit 55% de l’ensemble des liquidités que la BCE a apporté au système bancaire dans toute la zone euro. N’ayant pas le choix, celle-ci n’a pas été toujours regardante sur la qualité des actifs pris en pension à titre de garantie. Il est aussi estimé que 150 milliards d’euros d’actifs détenus par la BCE à titre de collatéral proviennent des banques grecques … munies de la garantie de l’Etat. Enfin, parmi les 75 milliards d’euros d’obligations d’Etat achetés par la BCE, au moins les deux tiers des titres sont grecs. L’édifice financier est donc fragile, même si JP Morgan Chase a calculé que l’Eurosystème...
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