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Camisoles de l’esprit

Actualité de la crise Publié le 14 juillet 2011
1494 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Paul Jorion

Les yeux rivés exclusivement vers l’Europe et les Etats-Unis, il n’en faudrait pas pour autant négliger la Chine et le Japon, détenteurs des deuxième et troisième place au classement mondial des puissances économiques, pour faire le tour du propriétaire. La Chine connaît un boom du crédit, dont la croissance n’est toujours pas enrayée. Selon l’agence Fitch, qui s’est penchée sur le dossier à la suite de Moody’s évaluant l’énorme endettement des collectivités locales, ce sont successivement pour 1.050 milliards d’euros en 2009, 870 milliards en 2010 et prévisionnellement 875 milliards en 2011 de crédits qui auraient ou vont être accordés. Mais il s’agit d’estimations ne prenant pas en compte les circuits parallèles, notamment les prêteurs sur gage, ni les crédits accordés par les banques de Hong Kong ou par des institutions non bancaires, ainsi que les lettres de crédit des entreprises. Selon l’agence, le volume total des crédits distribués en 2011 pourrait atteindre le montant de 2.000 milliards d’euros… Par son ampleur, cette situation porte en germe la déstabilisation du système bancaire, en dépit des relèvements successifs du ratio de fonds propres des banques décidés par les autorités réglementaires. Les Chinois ont à leur tour cédé à la logique financière et mis en marche une machine à fabriquer de la dette, suscitant la formation d’une gigantesque bulle, avec comme seule perspective de la voir crever, faisant beaucoup de dégâts dans le secteur modernisé de l’économie du pays. Selon les statistiques officielles, la croissance continue de dépasser les 9% annuels. La croissance en accéléré n’a donc pas comme seuls effets de gros dégâts environnementaux, mais aussi un apprentissage financier précipité, qui va difficilement conduire au recentrage sur le marché intérieur, comme proclamé. Dans l’immédiat, c’est l’inflation qui sévit, y compris sur les produits alimentaires de base. En une seule année, le prix du porc a augmenté de 57,1%. La stabilisation des prix est donc l’objectif gouvernemental numéro 1, en raison de ses incidences sociales et des risques d’agitation, afin aussi d’éviter des hausses de salaire généralisées qui nuiraient à l’exportation. Mais la banque centrale chinoise a déjà augmenté ses taux d’intérêt à cinq reprises en huit mois, sans résultat. L’économie japonaise devrait, selon la Banque du Japon,...
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