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Carnets de Russie : (2) L’urbanisme communiste ou la laideur durable

Vincent Bénard Publié le 09 septembre 2013
2063 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Second volet de mes impressions de voyage en Russie. Aujourd’hui, parlons de la difficulté d'effacer les traces urbaines trop visibles de l'époque communiste. Mon 4ème voyage en Russie de cet été, outre les incontournables Moscou et St Pétersbourg, m’a emmené à Yaroslavl et sa région pendant une grosse semaine. Yaroslavl, 800 000 habitants, 250km au Nord Est de Moscou, est l’archétype de la grosse ville de province Russe. Pas connue à l’étranger (sauf des habitants de Poitiers et Coimbra, jumelées avec elle), peu d’attractivité touristique, et des restes de grands combinats pétrochimiques du temps de l’URSS qui maintiennent un semblant d’activité industrielle. La route qui y mène depuis Moscou est encore une antique bidirectionnelle sur la moitié de la distance, dont le revêtement est souvent correct mais par endroits calamiteux: le froid fait beaucoup de mal aux plateformes, là bas. Le trafic y est surchargé, les automobilistes locaux conduisent... en force, l’accidentologie routière est très élevée en Russie, au point que quasiment tous les automobilistes ont une caméra filmant la route aux fins de preuve vis à vis de l’assurance et de la police en cas d’accident. Les villages au bord de la route sont un mélange de vieilles datchas lépreuses et de quelques maisons de bois récentes plus présentables, avec des parties communes dans un état pitoyable. Je n’ai pas traîné dans les villes moyennes du parcours (Pereslavl, Souzdal) mais il est clair que les commentaires concernant Yaroslavl s’y appliquent intégralement, sans doute en version “encore pire”. Yaroslavl, ou les plaies du communisme qui se referment... lentement. J'avais été impressionné par l'évolution du pays et de Yaroslavl entre 1996 et 2001: les vieilles boutiques “à la communiste” avec vendeurs-vigiles et articles cadenassés avaient disparu, et la ville s’éveillait au commerce moderne. De premiers bâtiments de style “post communiste” sortaient de terre, et surtout, la ville donnait une impression de mise en mouvement qui laissait augurer le meilleur pour les années suivantes. Je m'attendais donc à une transformation encore plus radicale entre 2001 et 2013. Déception: la région semble avoir stagné. La prolifération de centres commerciaux rutilants aux enseignes tapageuses (dont Auchan, omniprésent en Russie) n'y change rien: routes pourries, villages lépreux, parc de logements vétuste en grande partie hérité de l'époque communiste qui ne se renouvelle pas. Immeuble typique de l'époque "Krouchtchev-Brejnev", appelé Krouchtchovka. Notez l'aspect mal entretenu non seulement de l'immeuble mais aussi de son accès. Typique du paysage Urbain de Yaroslavl, dès que l'on sort des trois axes principaux, mais aussi de toutes les villes moyennes de Russie, toutes régions confondues. Certes, les gens essaient de se débrouiller. Les petites boutiques prolifèrent aux rez de chaussée des vieux immeubles, et très souvent, l’intérieur de ces boutiques est fort bien présenté. La restauration est loin d'être ridicule, pas chère, le service, à défaut d’être professionnel, y est attentionné, et l’effort de décoration du moindre bar est notable: les cafés de quartier en France devraient en prendre de la graine. Quelques immeubles de meilleure tenue sortent de terre dans les dents creuses du communisme. Exemple d'épicerie et de Restaurant à Yaroslavl. L'effort de présentation intérieure des...
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