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Causes et conséquences de l’échec de l’euro

Pierre Leconte Publié le 24 octobre 2011
2168 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Forum Monétaire

L’échec de l’euro “Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Enfin, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence” (Arthur Schopenhauer) L’euro, une monnaie fiduciaire de papier, artificielle parce que non émise par un Etat souverain ou gagée par un actif réel comme l’or, ayant été créée dans une zone monétaire non optimale, a échoué. Étant donné que son but effectif n’était pas -contrairement à ce qui a été faussement avancé par les européistes- de permettre une amélioration de la situation économique des États-membres qui allaient l’adopter, mais de pousser -dans la dissimulation- à une intégration institutionnelle forcée et supposée irréversible du plus grand nombre possible d’Etats-Nations dans une Union politique à l’échelle du continent européen, dont les peuples ne voulaient pas. L’échec de la double manœuvre initiale mégalomaniaque décidée par quelques technocrates et politiciens coupés des réalités, à savoir la création ex nihilo d’une Union monétaire devant conduire à une Union politique (ce qui n’a jamais fonctionné dans l’histoire) comme la dissimulation volontaire de cet objectif final aux citoyens des Nations européennes (qui n’étaient pas prêts à se lancer dans une aventure supra-nationale puisque la Nation est le seul cadre connu dans lequel puisse se mettre en place la démocratie représentative), est la raison principale du désastre actuel. Viennent ensuite toutes sortes de dysfonctionnements qui tiennent à l’incapacité des politiciens, fonctionnaires et banquiers centraux qui ont eu à appliquer le plan initial de se conformer à toute discipline, comme à l’impossibilité de faire fonctionner une « usine à gaz » aussi complexe que l’organisation des pouvoirs au sein de la zone euro. D’abord systématiquement sur-évalué par rapport au dollar US, en raison de taux d’intérêt trop élevés pour combattre une imaginaire inflation, l’euro est directement responsable de la faiblesse structurelle de la croissance économique de la zone dans laquelle il a été instauré. D’autant qu’il a accru les divergences économiques, commerciales, sociales et budgétaires entre les Etats européens qui ont continué à pratiquer des politiques nationales non coordonnées pour répondre aux exigences intérieures différentes auxquelles chacun d’eux était confronté, puisque les traités européens n’ont pas fondé une fédération avec un gouvernement unique mais une Union d’Etats-Nations indépendants. L’euro a ensuite conduit au sur-endettement de la plupart des Etats qui l’ont adopté, étant donné le laxisme de la BCE et de la Commission européenne qui ont laissé les États-membres de la zone s’exonérer des critères de Maastricht selon lesquels il devait être géré. Supposé être adossé à la puissante Allemagne, qui avait abandonné son deutschemark à son profit et donc semblait assurer que l’achat de dettes des États-membres de la zone euro ne représentait pas de risque, il a conduit à la faillite la plupart d’entre eux qui ont recouru à l’emprunt massif sans avoir les moyens d’en rembourser ultérieurement les intérêts ou le capital puisque l’Allemagne n’a jamais formellement consenti à une « Europe des transferts » qui aurait abouti à une mutualisation des dettes des 17 États-membres de la zone. Tout en fragilisant fortement les grandes banques privées européennes, qui doivent être dorénavant recapitalisées pour avoir elles-aussi bêtement crû à la solidité des obligations émises par les divers Etats européens qu’elles ont a...
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