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Ce qui les attend (partie II)

Paul Jorion Publié le 02 août 2010
2347 mots - Temps de lecture : 5 - 9 minutes
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Au fil des péripéties de la crise, on ne compte plus les nombreux soupirs de soulagement poussés, dès que survient une période de détente succédant à l’un de ses nouveaux épisodes. Le dernier rebondissement d’importance était européen et une accalmie est ensuite venue, en cours, qui a rendu moins pressante la mise en oeuvre d’un sauvetage improvisé. Amenant cependant les plus lucides à se demander où l’édifice va craquer la prochaine fois, de manière imprévisible comme à l’accoutumée. C’est dans cette perspective que peuvent survenir des obstacles à Ce qui pourrait nous attendre. Suscitant des rejets collectifs et des confrontations, modifiant des rapports de force qui sans cela paraissent intangibles. Car la dynamique de la crise reste très forte et tout concourt à ce qu’elle perdure longtemps, puis à ce qu’elle se transpose aux plans politique et social, selon son propre rythme. Lorsque l’on est sous un bombardement, on voudrait que les phases de silence qui se substituent au fracas, la terre arrêtant de trembler sous les pieds et les gravats de pleuvoir sur la tête, durent éternellement. Mais l’on ne peut s’empêcher de craindre la rupture de cette fragile trêve, en venant à savourer ces répits comme l’expression de la normalité, faute de mieux. Nous ne vivons pas autre chose actuellement, constatant que la crise s’est installée dans une phase chronique, tout en n’excluant pas le retour inopiné de phases aigües , comme l’on vient d’en connaître une en Europe. Essayant depuis de détecter les bombes à retardement qui ont été posées. Dans ce domaine, la crise du crédit hypothécaire a fait les choses en grand. Et l’on sait que, faute d’un redémarrage de ce marché – toujours annoncé et à chaque fois démenti – le système financier restera en péril. Cela n’en prend pas le chemin, si la croissance devait continuer à chuter. Aux Etats-Unis, la Fed et l’Etat – via Fannie Mae et Freddie Mac – tiennent ce marché à bout de bras sans autre alternative que de poursuivre leur soutien financier. A ce sujet, on devrait assister à la rentrée à la sortie de terre de montages privés aussi farfelus que l’ont été en leur temps les tentatives de faire racheter les actifs toxiques, qui n’ont jamais vu le jour. Sans Fannie Mae et Freddie Mac, qui garantissent 96,5% des nouveaux prêts hypothécaires, le marché immobilier aurait disparu. Le portefeuille qu’elles garantissent est estimé à 5.000 milliards de dollars. Les ordres de grandeur sont plus modestes en Espagne, où la crise immobilière a aussi fait ses ravages dans le système des Caisses d’épargne, que le gouvernement tente d’endiguer avec le soutien de la BCE. Mais pas à l’échelle du pays : 1.000 milliards d’euros de dettes liées à l’activité immobilière sont estimées détenues par le système bancaire national, selon un analyste de RBS. Ces deux prochaines années ont été déjà annoncées comme des échéances vitales aux Etats-Unis, tant en ce qui concerne l’immobilier résidentiel que commercial. Il n’y a désormais pas d’autre chose à faire que de les attendre pour enregistrer ce qui va survenir si, comme probable, aucune embellie ne va miraculeusement les dissoudre dans l’air du temps. Une deuxième bombe a depuis peu été localisée, cette fois-ci en Europe. Elle pourrait exploser si la crise de la dette publique, qui se manifeste par de fortes tensions sur les marchés obligataires, aboutissait à – sinon un éclatement de la zone euro – du moins à une restructuration négociée de la dette des pays les plus menacés. Car cela risque d’être à terme la seule solution afin de sortir de la spirale de l’endettement, accent...
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