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Ce serait folie…

Paul Jorion Publié le 24 février 2011
1710 mots - Temps de lecture : 4 - 6 minutes
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L’onde de choc qu’a suscité l’immolation par le feu d’un jeune Tunisien désespéré n’a pas fini de se propager. Avant-hier, des Américains faisaient explicitement référence à la contestation qui parcourt le monde arabe dans les rues de Madison (Wisconsin), les dissidents chinois se sont depuis emparés du symbole de la révolution du jasmin, aujourd’hui les Grecs en grève générale manifestent dans Athènes, à Salonique et au Pirée sous une banderole proclamant « Nous n’en pouvons plus ! ». La prochaine fois ce sera « Dégage ! ». Rien a priori ne relie ces événements éparpillés, mais tout pourtant les rassemble. Tous ont comme même origine de refuser de continuer à silencieusement accepter l’inacceptable, les atteintes instituées à la liberté ou renforcées aux moyens d’existence. D’opposer une détermination accrue aux pressions et moyens répressifs utilisés pour faire taire et rentrer dans le rang, dompter et soumettre. Il est particulièrement impressionnant de voir comment sont déjouées les habituelles diversions destinées à diviser pour régner. Entre musulmans et laïcs en Tunisie, avec les coptes en Egypte, ou bien entre sunnites et chiites ou nordistes et sudistes au Yémen. En dépit des difficultés qu’ils rencontrent, les Algériens vont finalement le plus loin, en demandant non pas le départ d’un dictateur mais la fin d’un système, car c’est de cela qu’il s’agit. Quant au danger islamique dont la menace imminente résonnait en Europe et justifiait les pires soutiens à des dictatures censées y faire rempart, qu’en reste-t-il dans un monde certes chaotique mais enivré de liberté et de promesses de mieux-être ? Pour le moins, les Européens n’en sont pas encore là, à l’exception de ceux qui protestent, placés au cœur de la zone des tempêtes et devant supporter le poids de charges accablantes. Sans doute peuvent-ils compter, pour que s’élargisse le front du refus, sur la constance avec laquelle les dirigeants européens passent et repassent les mêmes faux-plis. La place d’honneur revient aux Allemands, qui imposent leur règle à toute l’Union européenne. Partis de la coalition gouvernementale, Bundestag et Bundesbank contribuent à une confusion grandissante, ne permettant pas de comprendre où ils veulent en venir, s’ils le savent ! En imposant d’être consulté avant tout accord dans le cadre des discussions européennes en cours, le parlement allemand vient de restreindre encore plus les marges de manœuvre d’Angela Merkel et de rendre les négociations sur le renforcement du fonds de stabilité financière encore plus incertaines. Pour ne pas parler du futur fonds qui doi...
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