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Ces banques, objets de nos ressentiments

Paul Jorion Publié le 23 juillet 2009
2464 mots - Temps de lecture : 6 - 9 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Il faut encore revenir sur ce sempiternel sujet, loin d’être épuisé. Et se poser la question, en ces temps de publication de résultats faramineux d’un quarteron de banques américaines : de quoi sont en réalité faites ces performances et quel est donc le secret de cette excellence ? Il a été largement relevé que la concurrence était devenue moindre, à ce haut niveau de compétition, depuis que plusieurs grands acteurs de Wall Street avaient disparu, après avoir fait faillite ou été rachetés. Goldman a vu couler son concurrent historique, Lehman Brothers, tandis que JP Morgan a absorbé Bear Stearns et Bank of America a fait son affaire de Merrill Lynch. L’horizon dégagé, les portefeuilles de clientèle des perdants n’ont pas été perdus pour tout le monde, la force de frappe financière des survivants en est sortie accrue. Le même phénomène est intervenu à moindre échelle en Grande-Bretagne, amenant George Osborne, le chancelier conservateur « fantôme », à prévenir par avance qu’il n’envisageait pas de limiter la taille des banques de son pays, en cas de victoire électorale de son parti (comme il est probable). Tout au plus serait-il demandé aux méga-banques britanniques de mieux couvrir en capital leurs opérations financières. Car, a-t-il expliqué, il y allait de leur compétitivité et donc de celle de l’économie britannique, le gouvernement ne pouvant agir seul si les autres pays ne procédaient pas de même. Sempiternel piège. La ficelle était tellement grosse que tous les chroniqueurs économiques et financiers, mêmes les moins hardis, n’ont pas manqué de souligner que c’était grâce à l’argent des contribuables que ces méga-banques étaient toujours en vie et qu’elles avaient pu continuer d’intervenir sur les marchés financiers, pour dégager à nouveau des profits. Lawrence H. Summers, toujours qualifié d’économiste en chef de Barack Obama (avant, s’il y parvient, de pouvoir se prévaloir de la succession de Ben Bernanke et du titre de président de la Fed), n’a pas été en reste à l’occasion de la conférence qu’il a prononcée au Peterson Institute, qui ayant valeur de programme électoral était à ce titre significative. « Il ne faut pas sous-estimer la contribution de l’aide du secteur public à la relance financière » a-t-il déclaré, avant d’ajouter ce commentaire non sans portée dans le contexte actuel, en dépit de son imprécision : « Il est du devoir du secteur public d’insister que les réformes soient mises en place, afin que les erreurs du passé ne soient pas répétées ». Un récent épisode a en effet montré la grande sensibilité politique qui existait aux Etats-Unis, dès qu’il s’agit des banques et de leur emploi des fonds publics, ainsi que la réactivité dont faisait preuve si nécessaire l’administration Obama. Il s’agit de l’affaire du rachat par les banques des warrants (certificats d’option) qu’elles avaient émis en faveur du Trésor, et du prix auquel la transaction retour devait se faire. Après une première opération qui avait déclenché une tempête de protestations, vu le cadeau qui était consenti par le Trésor, ainsi qu’une déclaration publique de JP Morgan, cherchant à faire baisser le prix de ses warrants, il a fallu improviser une solution coupant court à la contestation. Elle a repris une formule éculée, s’appuyant sur l’organisation d’enchères permettant officiellement que ces prix soient déterminés par « le marché ». Ce qui était à l’origine de toute cette affaire, il faut le souligner pour appuyer notre propos, c’était que, les fonds publics ayant été utilisés par les banques pour jouer au casino, il était normal que les bénéfices en soient correctement partagés à l’arrivée… Les comptes finaux n’ont pas été pour l’instant rendus publics. Les résultats d’une enquête menée auprès de 360 banques par Neil Barofsky, inspecteur général spécial...
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