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Chinamérique, deuxième épisode

Paul Jorion Publié le 14 juin 2009
2097 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Ce texte est un « article presslib’ » (*) Les rendements qu’atteignent les bons du Trésor américains sont attentivement suivis au fur et à mesure des adjudications. Ils augmentent, et c’est source d’interrogation et matière à interprétations divergentes pour les commentateurs du monde entier qui les suivent fiévreusement. C’est également sujet d’inquiétude pour ce qui pourrait en découler pour l’économie américaine, si cette hausse devait se poursuivre, comme cela est probable. Toutefois, ayant gardé l’habitude qu’il va falloir perdre, que l’économie américaine tire la croissance mondiale, nous continuons d’accorder un intérêt un peu disproportionné à cette question, comme si tout en dépendait. Il y a rattrapage, disent donc les optimistes. Les bons ayant été pendant un temps un refuge qu’il n’est plus nécessaire de rejoindre, les investisseurs allant chercher leur bonne fortune ailleurs et les taux, qui avaient baissé, se retendant normalement. La crainte d’une inflation future, disent ceux qui le sont moins, écarte les investisseurs de ces bons, car elle laminerait leurs bénéfices. Le processus n’en est donc qu’à ses débuts. Tous doivent cependant faire les mêmes constatations : 1/ La tentative de la Fed de contrer la hausse en engageant, financé par la création monétaire, un programme d’achat de 300 milliards de dollars a échoué, et elle a par contre apporté de l’eau au moulin de ceux qui craignent que cette politique, additionnée aux autres financées de la même manière, ne déclenche une inflation incontrôlée. 2 / Pour cette même raison, la Fed s’interroge sur la possibilité d’augmenter les montants de ses engagements pour ce type d’achats et a repoussé la décision, tout en laissant ouverte la possibilité de poursuivre. 3/ Quelles que soient les raisons de la hausse des taux, les conséquences négatives de cette hausse sont identiques et immédiates, tant sur les renégociations en cours de prêts hypothécaires (accroissant leur taux de défaut), que sur les prêts à la consommation, qui y sont également souvent indexés, ou sur les prêts aux entreprises. En réalité, sans avoir besoin de prendre en compte les effets d’une éventuelle inflation future, les taux des bons (courts mais surtout longs) ont toutes les raisons de monter au fur et à mesure des adjudications, vu les montants énormes empruntés - les meilleures affaires qui se présentent aux yeux des investisseurs, les amenant à s’en éloigner - ainsi que la pression désormais constante des pays du Bric. Et il n’est pas du tout certain, non plus, que l’administration Obama sera en mesure de respecter ses annonces de maîtrise des déficits, ce qui impliquera si elle n’y parvient pas de recourir davantage à l’emprunt. Contribuant à encore augmenter les taux des bons du Trésor, pour ensuite en récolter les conséquences redoublées. L’accroissement de la charge de la dette, la détérioration des conditions de crédit et ses suites, tant financières (sur les banques) qu’économiques (sur la production, la consommation et la croissance). Effet de tenailles ou spirale descendante, peu importe le choix des termes, il sera difficile d’en sortir. Il n’est pas très compliqué d’identifier les meilleures affaires qui se présentent actuellement aux investisseurs et peuvent les inci...
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