6296 search

Colmater ou demanteler la finance ?

Paul Jorion Publié le 26 octobre 2009
1823 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
Lire plus tard
Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Nous en étions hier au doute, qui apparaissait au sein de l’establishment. A celui qui se manifeste de plus en plus dans des déclarations d’hommes importants, car dans la tête de ceux qui le sont moins, c’est plutôt une certitude qui semblerait s’être installée, pour s’en tenir aux apparences : on ne peut rien y faire ! Les deux résultant de l’étonnant et quasi incompréhensible spectacle qu’offrent les mégabanques, ainsi que leurs plus illustres mandataires, paradant comme ces généraux d’antan sur les champs de bataille encore fumants. Impudiques ou inconscients ? Le propre du doute, comment chacun sait, est de s’insinuer, de saper les convictions les plus établies. Dans le cas présent, il butte sur une question sans réponse : quoi faire ? Deux conceptions s’opposent à ce sujet dans l’intelligentsia de la finance : le colmatage et le démantèlement. La première, qui donne largement le ton, projette d’adopter des mesures réglementaires, encore très floues, au prétexte de mieux prévoir le nouveau sinistre, reconnu implicitement comme inévitable (si ce n’est dans la nature même des choses), afin de diminuer son ampleur. La seconde, fortement minoritaire, considère que cet exercice est illusoire et qu’il n’y a d’autre ressource que de radicalement restructurer le système financier, en l’occurrence en séparant le diable du bon Dieu, la banque d’investissement de celle de dépôt. Aussi méritoire soit-elle (et signe que cette crise n’a pas fini de produire ses effets dans les esprits), cette nouvelle prise de conscience a le grand défaut de rechercher dans le passé une solution dont l’application ne résoudrait pas dans sa totalité le problème. De préconiser une sorte de marche arrière en revenant sur le concept de banque universelle (faisant tous les métiers de la banque), qui s’est désormais imposé. Ce qui n’est pas en soi un obstacle, mais revient à vouloir faire la part du feu et à ignorer qu’en cas de crise, c’est en réalité toute la forêt qui flambe, comme on le constate ! Les deux remèdes sont donc tout aussi illusoires l’un que l’autre. Les grandes têtes de chapitre de la réforme du capitalisme financier sont dûment répertoriées par ceux qui s’emploient à y procéder : hedge funds, produits dérivés, centres non coopératifs (paradis fiscaux). Ces derniers ont déjà donné lieu à un simulacre de mise en ordre, tandis que l’actualité donne quotidiennement toutes les raisons de penser que les autres connaîtront le même destin, si la tendance actuelle se poursuit. Le point principal de blocage est identifié, c’est le Congrès des Etats-Unis d’Amérique. Sur lequel prennent appui et dans lequel fondent leurs espoirs tous ceux qui veulent limiter, de leur point de vue, les dégâts. En mettant en garde les instituti...
Cet article est reservé uniquement pour les membres Premium. 75% reste à lire.
Je me connecte
24hGold Premium
Abonnez-vous pour 1€ seulement
Annulable à tout moment
Inscription
Articles en illimité et contenus premium Je m'abonne
Editoriaux
et Nouvelles
Actions
Minières
Or et
Argent
Marchés La Cote
search 6296
search