Nous avons « quatre bonnes années devant nous », a promis Angela Merkel au soir d’une victoire attendue. Une de ces petites phrases dont le destin est d’être rappelée quand les choses tournent mal. Car si le bilan de la stratégie qu’elle personnifie est escamoté aux bons soins de la providence – c’est à dire de la BCE – rien n’est réglé et ne redeviendra comme avant, comme il avait été prédit pour être ensuite oublié.
Masqués par l’étendue de sa victoire, toutefois relativisée par une majorité SPD-Verts-Die Linke au Bundestag, l’effacement du parti libéral-démocrate allemand (FDP) longtemps le plus européen, et la percée d’Alternative pour l’Allemagne (AFD) qui a fait campagne pour une sortie de l’euro, font retentir un signal qui n’a pas fini d’être entendu.
L’heure est au fragile maintien de la zone euro, à un prix qui va devoir à nouveau être réévalué, et non plus à une construction de l’Europe qui s’avère avoir été bâclée et va péniblement continuer. Le compromis proposé par les dirigeants allemands pour faire avancer l’union bancaire en témoigne : au prétexte de ...
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