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Contes et légendes de l'économie néo keynesienne: "la rigueur pourrait casser la croissance"

Vincent Bénard Publié le 01 juin 2010
3721 mots - Temps de lecture : 9 - 14 minutes
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Objectif Liberté

Economie: le grand retour des stimulistes Les médias, les économistes "bien en cour", et certains politiciens nous affirment que "l'excès de rigueur des gouvernements européens pourrait casser la reprise naissante". Joseph Stiglitz (stimulitz ?), celui qui affirmait que Fannie Mae ne pouvait pas faire faillite, ou un certain Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI, mènent la chorale anti-austérité, et sont cités, repris, interprétés et souvent soutenus par tout ce que la presse compte d'étatistes complaisants. L'ancien patron de l'université d'Harvard, aujourd'hui conseiller de Barack Obama, Lawrence Summers, réclame un second stimulus. Tim Geithner, le secrétaire au trésor (stimulator ?), qui n'a pas peur du ridicule, vient faire la leçon aux Européens pour leur dire de surtout ne pas casser la "croissance" (laquelle ?) et d'envisager une reprise des politiques de stimulation... Pour cette école économique néo-keynesienne, "stimuliste", hors de la dépense publique, point de salut ! Mais que vaut cette conjecture ? La rigueur publique serait-elle l'ennemie jurée de la croissance ? Quelques indices qui permettent de douter Avant d'aborder le fond de ces questions, commençons par un coup bas -il faut savoir rendre les coups que les étatistes ne se privent pas de nous distribuer-, en constatant que ce sont ces mêmes personnes qui affirmaient que sans le premier plan de stimulation de l'économie, celle ci s'arrêterait et que le chômage exploserait. Hélas pour eux comme pour les autres, le résultat de leur "stimulation" n'a pas été tout à fait celui qu'ils attendaient : Bien sûr, "ils" rétorqueront que la prévision initiale était sans doute trop optimiste et que "sans leur stimulus, tout aurait été bien pire", mais tout de même, un tel fourvoiement de leurs modèles devrait les inciter à plus de modestie et peut à quelques remises en question... De surcroit, on pourrait gloser à l'infini sur ce que ces gens appellent une "reprise naissante", et juste rappeler qu'en l'absence d'annonce de politiques de rigueur par la plupart des grandes économies, la perte de confiance des épargnants du monde entier dans certaines dettes souveraines aurait déjà envoyé par le fond la Grèce, et serait en train de découper la coque des autres paquebots bien vermoulus de la vieille Europe, qui sont d'ailleurs bien loin d'avoir atteint un port à l'abri des tempêtes, et je doute que cette perspective ne soit un facteur de mise en confiance des agents économiques, indispensable pour perpétuer la "reprise naissante". Mais foin de sarcasmes, et examinons au fond pourquoi l'affirmation selon laquelle la mise au régime sec des états casserait la croissance est une contre vérité. L'argent public ne pousse pas sur les arbres L'argent que les états dépensent provient -en temps normaux- soit de l'impôt, soit de l'épargne que les investisseurs acceptent de leur prêter. Sachant que les déficits sont aujourd'hui ce qu'ils sont, une réduction de la dépense publique permettra de redéployer une partie de l'épargne aujourd'hui investie en dette souveraine vers d'autres placements émis par des entreprises privées. Notez que je n'envisage pas aujourd'hui l'hypothèse d'une baisse des impôts, au sens des produits fiscaux. Non pas que des réformes fiscales de très grande ampleur ne seraient pas souhaitables dans les pays en grave difficulté financière, mais il n'est que peu envisageable, aujourd'hui, d'abaisser significativement le produit fiscal issu de ces réformes, tant que les déficits seront ce qu'ils sont. Certains économistes, d'inspiration keynesienne, ont de l'épargne une vision négative. Ils semblent penser que "si les gens épargnent, ils ne consomment pas", et qu'il vaut mieux que l'état siphonne cette épargne, qui, selon eux, serait comme morte, pour arroser l'économie en dépensant, dépensant, dépensant. Avec l'économie Bisounours, tout devient simple... Naturellement, cette affirmation ne résiste ni à l'analyse, ni à l'observation. Car lorsque l'épargnant investit dans une entreprise, que ce soit en lui prêtant, en investissant dans une action existante ou en participant à une augmentation de capital, son argent change de mains, et celui qui reçoit l'argent va lui même soit dépenser, soit acheter des machines à un fournisseur qui lui même, paiera des salariés qui à leur tour, consommeront, et ainsi de suite. Bref, l'épargne n'est que de la consommation légèrement différée. Mais lorsqu'elle est dirigée vers des acteurs économiques capable de l'utiliser pour améliorer soit leur productivité, soit le spectre des offres possibles, créant de nouveaux marchés, alors ces progrès de l'offre améliorent tout à fait considérablement le pouvoir d'achat de l'ensemble des agents économiques. En contrepartie, si tout l'argent qui serait allé à ces investissements était siphonné par l'état, dont la capacité d'amélioration de la productivité est faible -la sienne comme celle du secteur privé- et dont les investissements, anémiques, se révèlent de surcroit fréquemment peu inspirés (un exemple), alors ce mouvement sain d'amélioration continue des offres serait brisé. Et voilà pourquoi il faut au contraire que les états rendent un maximum d'argent à l'économie privée. Pourtant, aujourd'hui, tant les politiques d'aspiration de l'épargne par la dette publique que les menaces de hausses d'impôts marginaux sur les revenus et la formation de capital tendent au contraire à empêcher cette économie privée de faire les investissements nécessaires pour améliorer son offre. La "wealth machine" de nos sociétés est étouffée par l'excès de dépense publique. Objections courantes A ces arguments de bon sens, que nous répondent les enfants spirituels de Lord Keynes ? "Oui, mais dans un climat de peur, les gens achèteront de l'or, et ce ne sera pas un investissement productif". Pardon, mais le vendeur d'or, lui, fera quelque chose de la monnaie qu'il recevra en échange de l'or dont il se séparera. L'objection est donc rejetée d'un revers de manche. La seule ...
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