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Crise financière : les grandes banques américaines sont elles encore solvables ?

Vincent Bénard Publié le 25 mars 2010
2582 mots - Temps de lecture : 6 - 10 minutes
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Objectif Liberté

La question posée par le titre de cette note peut sembler excessivement provocatrice, en ces temps où tout le monde a envie de croire que la "reprise" que nous annoncent les oracles de la presse économique est solide, durable, et que les politiques néo-keynesiennes lancées un peu partout dans le monde vont produire enfin des résultats positifs. Et puis ces grandes banques ne viennent-elles pas de rembourser avec fracas les aides reçues au titre du grand "sauvetage" de la fin 2008 ? Au reste, si les outils de gestion d'un écroulement du système bancaire, qu'il soit américain ou autres, étaient correctement conçus (voir une proposition concrète ici), tout l'exposé qui suit ne prêterait qu'à rendre nerveux certains gros investisseurs. Mais comme ce n'est pas le cas, nous en sommes réduits à nous faire peur en observant la course inexorable du secteur bancaire américain vers un mur de dettes non remboursables désormais semble-t-il totalement inévitable. Sur quelles bases ? Barney Frank allume une mèche Le représentant démocrate Barney Frank, autrefois défenseur acharné des privilèges financiers de Fannie Mae et Freddie Mac, grand promoteur des plans de sauvetage bancaire - il a été un des grands bénéficiaires de dons aux camapgnes électorales par les cadres de Wall Street, mais c'est un pur hasard, bien sûr... - a depuis jugé politiquement profitable d'ouvrir les yeux sur l'état réel des finances bancaires. Dans une lettre adressée aux CEO des 4 plus grandes banques du pays (Citi, Wells Fargo, JP Morgan et Bank of America), il les supplie de bien vouloir intégrer dans leurs comptes une perte égale à la totalité des encours de créances dites de "second rang", afin de permettre aux détenteurs de dettes de premier rang de pouvoir se lancer dans la renégociation des termes des emprunts immobiliers avec les emprunteurs en difficulté. Tout ce charabia mérite quelques éclaircissements. J'ai eu l'occasion de préciser que les prêts les plus exotiques avaient fait l'objet d'une "titrisation par tranche", c'est à dire que des banques avaient racheté des prêts par paquets de plusieurs milliers (le "collatéral"), les avaient mis dans un "fonds", lequel fond finançait le rachat de ces paquets de prêts en émettant lui même des obligations auprès du grand public, en se gardant une marge. En général, ces obligations se divisaient en trois tranches, une tranche "pourrie" à fort taux d'intérêt destinée aux spéculateurs et qui absorbait toutes les premières pertes du fonds si pertes il y avait, une tranche de "second rang" de risque et de rémunération intermédiaire, absorbant les pertes suivantes, et une tranche de premier rang ne devant supporter le premier dollar de pertes qu'une fois que les deux autres avaient "mordu la poussière", et qui devait être aussi sûre qu'un bon du trésor (notation AAA) tout en étant mieux rémunérée. Tant que tous les emprunteurs payaient leurs mensualités, tout allait bien. Seulement voilà: le marasme est tel que non seulement la plupart des tranches pourries ont "sauté", mais les pertes affectant les tranches de second ordre sont telles que même les obligations de premier rang sont touchées. Le courrier de Barney Frank indique que nombre de détenteurs d'obligations de premier rang seraient prêts à accepter que les banques détentrices des emprunts collatéraux en renégocient les termes (capital restant dû réduit, ou taux abaissés) pour permettre de desserrer l'étreinte autour de la jugulaire des emprunteurs, et donc des banques. Ces détenteurs, ainsi, accepteraient d'engranger une perte maintenant, pour tenter de sauver un pourcentage correct de leur placement à long terme. Seulement voilà, tant que les dettes de second rang n'ont pas été purgées, impossible de toucher à la dette de premier rang ! Car les détenteurs de "bonds" de premier rang ne veulent pas payer pour les pertes de ceux qui ont acheté des obligations plus risquées que les leurs. Or, la moitié de ces obligations de second ordre sont détenues ou garanties par l...
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