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Dans la coulisse du Congrès

Actualité de la Crise Publié le 25 septembre 2009
2195 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Les seigneurs bancaires de la guerre se livrent bataille par gouvernements interposés. L’offensive lancée dernièrement à Londres en faveur d’une augmentation des fonds propres des banques, par Tim Geithner, secrétaire d’Etat au trésor américain, suscite une résistance acharnée de ses homologues européens continentaux, au premier rang desquels sont maintenant les Allemands. On a d’abord entendu Baudouin Prot, patron de BNP Paribas et président de la Fédération des banques Françaises batailler ferme contre cette exigence, au prétexte qu’elle introduirait une distorsion de concurrence entre banques américaines et européennes. On apprend aujourd’hui que les ministres des finances européens, réunis à Bruxelles étudient à l’initiative du ministre allemand Peer Steinbrück un projet de législation, qui ferait barrage à cette offensive américaine. Il ne sera pas dit que les Européens sont incapables de s’unir autour d’actions concrètes quand l’essentiel est en jeu ! Selon le Financial Times, il serait mis en avant à l’occasion, afin d’éviter de prochaines augmentations de capital des banques, la nécessité de constituer des réserves quand tout va bien (c’est à dire plus tard), pour les utiliser quand cela va mal (c’est à dire maintenant). Cette méthode montre qu’il faut toujours s’interroger quand les idées sont présentées comme étant de bon sens. Car elle est surtout l’expression d’une logique irréductible, n’ayant pas pour unique objet de gagner du temps, cet objectif majeur de l’action politique, mais valant aussi reconnaissance que les crises sont des fatalités auxquelles il faut se résoudre. C’est dire, en tout cas, que l’affaire est importante, impliquant de statuer dans l’urgence avant que ne se tienne le G20. On connaissait les faiblesses du système bancaire Européen, on soupçonnait fort la dissimulation sous ses tapis rouges de grosses miettes toxiques ; des chiffres impressionnants circulaient à ce propos, du Bafi (le régulateur Allemand), du FMI et depuis peu de Goldman Sachs (évaluant les Non performing loans, les crédits non performants, selon cette dénomination évitant les mots qui fâchent, pour une valeur totale de 440 milliards d’euros). Les banques, selon les pays et les stratégies financières qu’elles avaient déployées, ont acheté en masse des valeurs américaines toxiques (montrant que ce pays n’était pas encore totalement démuni en matière d’exportations), ou bien investi le système bancaire des Pays de l’Est comme un nouvel Eldorado, ou encore joué à la roulette du crédit hypothécaire pour leur compte propre, et pour finir à celle du LBO (Leveraged Buy-Out), ce montage juridico-financier qui permet d’acheter à crédit une entreprise en faisant ensuite rembourser ce dernier par l’entreprise elle-même. Un marché hier euphorique et aujourd’hui objet de beaucoup de soucis, où les défauts pourraient atteindre des centaines de milliards d’euros. Encore le crédit, toujours le crédit, dans des conditions de plus en plus scabreuses, surtout quand la conjoncture tourne au vinaigre ! Mais on en apprend de nouvelles et de belles ! La restructure à terme nécessaire d’une partie indéterminée d’une masse financière estimée à 2.100 milliards de dollars de crédit hypothécaires commerciaux Européens (par opposition à résidentiels) est pour l’instant sans solution. Parmi ceux-ci se trouvent 200 milliards de dollar de CMBS (les Commercial mortage-back securities, résultant de la titri...
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