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De la délocalisation (les faiblesses de l'économie française)

Georges Lane Publié le 22 août 2005
3867 mots - Temps de lecture : 9 - 15 minutes
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Intervention intitulée " Les faiblesses de l'économie française dans un environnement mondial en pleine mutation" au colloque de thème "La France face aux délocalisations ou l'Europe de Bruxelles destructrice d'emplois", 21 mai 2005, Hôtel Concorde Lafayette 3 Place du Général Koenig Porte des Ternes - 75017 Paris. publiée par les éditions Godefroy de Bouillon Introduction : l'économie n'est pas une mécanique. Une économie, qu'elle soit nationale ou mondiale, n'est pas une mécanique comme beaucoup le pensent ou le font croire. En particulier, les phénomènes économiques ne sont pas des mécaniques susceptibles d'être prévus ou prédits par des modèles mathématiques choisis par tel ou tel planificateur qui se veut omniscient. L'économie française n'est pas une mécanique que ferait fonctionner le "Commissariat Général au Plan" qui, soit dit en passant, existe toujours en France, même s'il n'y a plus de "plan" et si la planification étatique a montré toutes les destructions qu'il fallait en attendre. L'économie est d'abord un ensemble de relations entre des personnes (vous et moi, particulier ou entreprise) qui agissent bien qu'elles ne soient pas omniscientes, mais ignorantes en partie de la réalité, de l'avenir. D'ailleurs, soit dit en passant encore, il faut reconnaître qu'on agit car on ne sait pas. Si on n'ignorait pas, on n'agirait pas… Et cela, l'incertitude, est évalué coûteux. Et, par l'action quotidienne, on essaie de réduire le coût de l'incertitude, aspect de l'amélioration du niveau de vie. Les intervenants précédents l'ont démontré, en particulier Monsieur P. avec la délocalisation en Chine, de sa firme - de son métier - qu'il a décrite. Il a montré que cette décision lui avait permis finalement, d'une part, de prolonger, un temps, un métier qu'il avait compris à bout de course, sans avenir, et, d'autre part, de mettre le doigt sur le vrai métier sur quoi son entreprise devrait être centrée et de revenir le développer en France, d'où sa relocalisation -. Une façon d'être moins ignorants qu'ont découvertes les hommes depuis maintenant bien longtemps et qui est toujours d'actualité, consiste à appliquer ou respecter des règles de droit et des règles physiques, ces règles ayant été elles-mêmes découvertes un jour dans le passé et étant toujours susceptibles d'être remplacées un jour dans l'avenir par d'autres jugées plus performantes. Il me semble essentiel de souligner que le respect ou l'application de ces règles contribuent à réduire l'ignorance, l'incertitude, de chacun sur la réalité, donc les coûts supportés en relation avec cette incertitude. En d'autres termes, ils contribuent à améliorer notre situation, la situation des nations. Mais, s'agissant des règles de droit – le problème ne se pose pas en général en matière de règles physiques -, il y a règle et règle comme je vais le montrer dans un instant. Quant aux règles dont je viens d'évoquer le respect ou l'application, il s'agit de la propriété, la responsabilité et la liberté d'échange/contrat. Soit dit enfin en passant, je ne vous cacherai pas que je suis très réservé à l'égard de la référence au "dilemme du prisonnier" qu'a faite Monsieur Alain G. dans son exposé sur "les mesures de la délocalisation", par ailleurs bien fait et très intéressant. Le "dilemme du prisonnier", comme son nom l'indique, ne situe pas dans un contexte où les gens sont honnêtes, libres d'agir et ignorants de la réalité. Il situe dans un contexte où des gens malhonnêtes sont en prison pour avoir mal agi et où l'inspecteur leur donne le choix entre deux actions, et deux seulement: mentir – i.e. ne pas reconnaître leur malhonnêteté et continuer à se moquer de la règle de la propriété - ou dire la vérité – i.e. reconnaître leur malhonnêteté et, en définitive, accepter la règle de la responsabilité -. L'économie ne saurait être située dans ce dernier contexte et ce modèle apporter quoi que ce soit à la compréhension de l'économie, sauf à vouloir faire croire, comme s'y efforcent certains économistes, mathématiciens ou non épris du modèle qu'ils ont construit, que ne font qu'un l'économie et le pays des Merveilles d'Alice, en l'espèce une prison de cauchemar. L'économie est ensuite un ensemble de relations entre des personnes à propos des choses en propriété, en responsabilité et susceptibles d'être échangées par contrat, c'est-à-dire des choses régies par les règles de droit. Bien évidemment, parmi les choses en propos dans les relations interpersonnelles, il y a des biens, services ou non, qu'on échange. Il y a aussi des processus d'organisation, de création de firme, des techniques de fabrication que certains découvrent à la suite de maint effort. Et il faut reconnaître que, dans ce dernier cas où les efforts sont couronnés de succès, c'est chaque fois la variation des règles techniques, d'organisation, c'est aussi le progrès technique, la création de firme et de richesses. 1. Les faiblesses de l'économie française tiennent dans des règlementations. Dans ces conditions, je dirai que les faiblesses de l'économie française se trouvent essentiellement dans toutes les réglementations qui ont été produites par le législateur ou le gouvernement et qui conditionnent les relations interpersonnelles et, par exemple, les relations à propos des choses: sans ces réglementations, les relations seraient régies par les seules règles de droit, par la propriété, par la responsabilité et par la liberté d'échange/contrat. J'aimerai vous convaincre qu'à la différence des règles de droit, ces réglementations n'améliorent pas l'économie française, mais l'affaiblissent, car elles ne diminuent pas les coûts de l'incertitude comme certains veulent bien l'affirmer, mais les accroissent. 1.A. Des règlementations qui font pièce aux règles de droit. Il faut bien se rendre compte qu'en France, depuis au moins 1945 et de plus en plus ces dernières décennies, le législateur ou le gouvernement a témoigné de la volonté de limiter le droit de propriété, la responsabilité individuelle et l'échange/contrat et fait intervenir, à l'occasion, des prétextes fallacieux pour justifier sa démarche (par exemple, l'imperfection des règles de droit). En fait, il a fixé des règlementations qui ont éloigné des règles de droit, et cela pour le pire. C'est fla...
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