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Démonstration par l’absurde

Paul Jorion Publié le 05 mai 2010
1817 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) On pouvait encore s’interroger, il y a quelques jours, sur la démonstration que les gouvernements européens étaient en train de nous faire. Ce n’est plus le cas, deux jours seulement après qu’ils soient parvenus à un accord timidement présenté comme assurant leur maîtrise retrouvée de la crise. Ils pensaient pouvoir s’appuyer sur les marchés réclamant la réduction à marche forcée des déficits publics pour retrouver le chemin vertueux d’un pacte de stabilité rompu par presque tous, forcés et contraints par la crise, et préserver ainsi l’euro ainsi qu’une construction inachevée de l’Europe. Ils croyaient aussi que l’épreuve serait dure, faite de rigueur, d’austérité et de sacrifices, mais qu’ils parviendraient à l’imposer à force de résignation en se servant comme levier du cas de la Grèce, qu’il fallait faire plier pour l’exemple. En fait, ils ne voulaient, tout comme les financiers, ne rien changer. A ce jour, ils ne sont parvenus qu’à faire preuve de leur légèreté et de leur sous-estimation de la situation, de leur incapacité à y faire face, sauf en utilisant un expédient. Or la crise européenne va inévitablement rebondir, sans que l’on sache quel est l’indice qui va le mieux l’annoncer, aucun n’étant de bonne augure. Faut-il donc être pendu aux cours des Bourses, qui continuent de ne pas aller fort, et scruter les cours des valeurs financières, en premier lieu responsables de leur baisse ? Continuer de surveiller la fort lente décrue des taux obligataires, qui ne semble pas non plus témoigner d’une grande confiance dans un plan de sauvetage dont l’encre n’est pas sèche et dont l’activation est encore une course d’obstacles en raison des Slovaques ? Suivre les estimations du nombre des manifestants à Athènes pour tenter d’anticiper la capacité que le gouvernement grec va avoir à suivre la feuille de route qui lui a été délivrée, alors que les indécentes rodomontades de nombre de ses collègues, qui tentent ainsi de conjurer le mauvais sort, continuent de fuser ? A cet égard, il ne faut pas manquer de saluer au passage et comme il convient la fulgurante déclaration du ministre des Finances autrichien, Josef Proell: « Quand on voit les mouvements de protestations en Grèce, notre patience, à moi et au reste de l’Europe, est quasiment à bout », Parmi les commentaires moins désinvoltes qui ont suivi la réunion de dimanche dernier des ministres des finances de l’eurozone, l’un d’entre eux doit être particulièrement relevé. Celui de Dominique Strauss Kahn, directeur général du FMI, qui a expliqué que l’objectif du plan de trois ans était d’éviter que la Grèce ait besoin de recourir au marché pour se refinancer dans les prochains dix-huit mois. Une bien courte période pour que les taux obligataires redescendent à un niveau redevenu supporta...
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