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Des cigarettes, de l’argent et de la sécurité

David Bond Publié le 09 février 2012
2114 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Wallace Street Journal

Wallace, Idaho – « Excusez-moi Monsieur, puis-je vous emprunter du feu ? » Nous étions en train de griller une American Spirits sur le trottoir réservé aux taxis, à l’extérieur de l’aéroport international de Montréal Pierre Trudeau (connu localement sous le nom de Mirabel, bien qu’il existe en réalité deux aérodromes distincts). C’est là que l’on peut s’en allumer une après un long vol vers les abords splendides de cette cité du vieux pays ; et pourquoi ne serions-nous pas sur le trottoir de cet aéroport, si nous pouvions trouver une excuse pour être à Montréal pour une journée ou une semaine ? Le campus de l’université de McGill attend, tout comme un Vieux-Montréal judicieusement restauré et, pendant les quelques jours où nous étions là-bas, par un heureux hasard, le festival annuel international de Jazz. Ils doivent avoir des hivers bien tristes, à Montréal, car ils sortent tout en été. Mais bien sûr, avons-nous répondu, nous retournant pour tendre notre petit Bic, ce sur quoi nous sommes tombé nez à nez avec le gentleman qui demandait du feu : un pilote d’Air Canada en uniforme complet à quatre galons, une du Maurier à la main, en attente d’être allumée. Etant nous-même un pilote de petite envergure, nous bondissons d’attention face à un type avec plus de grades, plus de temps de vol, plus d’heures de tout, que nos pauvres carnets de vol, ne concernant principalement que les atterrissages de Cessna 172s, ne puissent faire état. « Bien sûr, voilà Monsieur”. Nous tirons profondément sur nos cigarettes respectives, tous deux reconnaissants de pouvoir avaler un bol d’air frais, avec juste un zeste de nicotine pour se remettre le système nerveux en place, après trois heures passées dans un tube à air pressurisé. Nous nous racontons un peu nos vols passés, comme le feraient naturellement deux pilotes, puis notre taxi apparaît, mettant fin à notre conversation, et nous voilà parti pour les hautes falaises de McGill, abandonnant notre pilote à quatre galons d’Air Canada à son trottoir et à son prochain vol. En montant dans le taxi, nous n’avons pu nous empêcher de demander : « Vous voulez dire qu’ils confisquent aussi les briquets des pilotes de ligne ? » Oui. Il vole au-dessus de la dangereuse frontière américano-canadienne tous les jours. Et pas de briquet : ce sont les règles américaines. Le plus drôle, c’est que la raison pour laquelle nous avions un briquet était que nous avions pris l’avion entre la dangereuse frontière entre le Québec et Toronto une heure plus tôt, avec un briquet Bic rouge dans la poche de notre chemise, et personne ne s’en est soucié. Et pourtant, il y avait là ce pilote d’Air Canada, à la recherche d’un briquet alors qu’il attendait son prochain billet. On lui confie un appareil de 37 mètres de long, 11 mètres de haut, 4 mètres de large pour la cabine, 73 tonnes, avec dans ses réservoirs 23850 litres de carburant injectés à l’envie dans ses réacteurs de 10 tonnes de poussée chacun, ce tube pouvant asseoir 200 vies humaines ainsi que quelques jolies hôtesses. On lui confie la mission de lancer cette masse à 10 kilomètres au-dessus du sol et à travers d’épa...
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