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Des mystères sans grand mystère

Paul Jorion Publié le 28 juillet 2009
1843 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Quand, de manière incorrigible, il ne nous est pas encore une fois annoncé les lueurs de l’aube de la reprise, comme si cette incantation pouvait tenir lieu de politique (même si elle devait être finalement exaucée), il nous est promis pour la suite des événements une longue période de faible croissance (sans nous expliquer pourquoi, rajoutant du mystère au mystère.) Il n’est pourtant pas possible d’échapper au débat, qui va rebondir, non seulement sur la réalité de cette reprise tant attendue comme une sorte de miracle, mais également sur la forme qu’elle va emprunter. Nous y revenons donc : « L » ou « W » ? Une croissance pour longtemps atone ou une mini-reprise suivie d’une nouvelle récession ? Ce distinguo pourrait apparaître bien académique, à moins que les hypothèses et les raisonnements à la source de l’une ou l’autre de ces deux options ne soient dévoilés, permettant d’en comprendre les tenants et les aboutissants. Plusieurs autres énigmes, dans les discours répétitifs que nous entendons, mériteraient d’être résolues. Le danger de l’inflation, ce chiffon rouge si fort agité alors que nous sommes encore en pleine récession. Ou le retour du « protectionnisme », alors que la contraction du commerce international résulte mécaniquement, pour l’essentiel, de la crise économique mondiale. Il est possible de partir de trois très simples constatations pour tenter de contribuer à lever tout ce brouillard. Dans un premier temps, afin de comprendre pourquoi la croissance va être faible. 1/ Nous savions déjà que cette prophétie résultait du choix qui a été fait d’aider à la lente recapitalisation du système bancaire par des injections massives de liquidité des banques centrales et des programmes de garantie d’Etat, espérant ainsi procurer aux banques les moyens et le temps de digérer leurs gigantesques pertes, plutôt que de prendre à bras de corps le problème posé par ces dernières, en tirant un trait afin de remettre les compteurs à zéro. 2/ Nous pourrions y ajouter une deuxième redoutable raison : la diminution de l’endettement des ménages, qui ne va pas pouvoir continuer de se développer, ni même être relancé comme avant, va avoir comme conséquence la baisse de la consommation, et donc la diminution de la croissance. Toute politique de substitution va demander beaucoup de temps à être mise en place, si tant est qu’elle existe. Il n’y aura en tout cas pas d’incantations possibles. 3/ Enfin, il est pour le moins peu vraisemblable que la contribution des services financiers continue de se développer au sein du PIB des économies occidentales, on serait au contraire tenté de penser que la voilure va nécessairement être réduite. Ces raisonnements s’entendent, bien entendu, mode de calcul du PIB inchangé. Et expliquent les grandes lignes de force de l’atonie prévisible de la croissance économique da...
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