6290 search

Des taxes très politiques aux résultats incertains

Paul Jorion Publié le 14 décembre 2009
2114 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
Lire plus tard
Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Il est soudainement beaucoup parlé de taxes en Europe – sur les bonus, ainsi que sur les transactions financières – tandis qu’aux Etats-Unis la loi instituant la réforme de la régulation financière subit les derniers assauts des membres de la Chambre des représentants, avant que les sénateurs ne prennent le relais, pour conclure à l’été 2010 sans doute. Les membres de la Chambre des représentants n’ayant pas – encore – la tête a discuter des taxes, le Sénat étant pour sa part en plein examen de la réforme de la santé. Sans se décourager pour autant, reprenant son costume de franc-tireur, Gordon Brown, le premier ministre britannique, a pris l’initiative, comme il l’avait précédemment fait en annonçant les mesures de sauvetage initiales des banques britanniques, avant le premier G20 de Londres. Il s’efforce, semble-t-il avec succès, d’entraîner dans un premier temps toute l’Union européenne derrière lui à propos de la taxation des bonus (et non plus d’un appel à leur limitation), bénéficiant du ralliement dans la foulée de Nicolas Sarkozy et de celui, mais encore du bout des lèvres, d’une Angela Merckel qui rencontre à tout bout de champ des obstacles au sein de sa coalition gouvernementale. C’est une taxe sur les bonus bancaires qui tient donc dans l’immédiat le haut de l’affiche, la nécessité d’étudier une taxation des transactions financières venant d’être cependant réaffirmée par les chefs d’Etat européens à Bruxelles, dans le cadre du mandat de réflexion qui a été donné lors du dernier G20 au FMI. En dépit du rejet immédiat, en clôture du dernier G20 finances de St Andrews, de toute perspective de cette nature par Tim Geithner, secrétaire d’Etat au Trésor américain. Beaucoup va être dit et discuté à propos de ces deux projets, dont les caractéristiques ne sont pas précisément cernées et les décisions de les appliquer pas encore formellement prises. Ce qui laisse du grain à moudre à ceux qui vont s’efforcer d’en minorer à tout prix les portées, voire d’en empêcher l’avènement. Mais nous sommes vraisemblablement entrés dans un nouvel épisode de la crise. En regard de la poursuite et de l’approfondissement social de celle-ci, il n’était en effet plus pensable pour les gouvernements européens, qui vont devoir demander dans leurs pays de lourds sacrifices avec un important coût social, afin de réduire les déficits publics, de partir la fleur au fusil et sans munitions. Ils doivent prendre en compte le sourd ressentiment qui s’est installé dans l’opinion publique envers les banques, symboles du système financier, et y répondre par des actes tout aussi symboliques. Cela s’appelle faire de la politique de nos jours. Le sujet qui montait dans l’actualité, l’éventualité d’une banqueroute grecque, n’est pas pour autant remisé. La place importante qui lui a subitement été accordée n’avait pas pour seule raison la situation d’endettement déjà préoccupante du pays, la qualité douteuse de ses statistiques économiques n’arrangeant rien, mais également le fait que d’autres pays européens sont dans la ligne de mire des marchés financiers. Toutefois, il est apparu qu’en dépit de quelques batailles d’arrière-garde (menées au sein même du gouvernement allemand de coalition), un consensus s’était vite fait sur la nécessité de faire corps, ayant...
Cet article est reservé uniquement pour les membres Premium. 75% reste à lire.
Je me connecte
24hGold Premium
Abonnez-vous pour 1€ seulement
Annulable à tout moment
Inscription
Articles en illimité et contenus premium Je m'abonne
Editoriaux
et Nouvelles
Actions
Minières
Or et
Argent
Marchés La Cote
search 6290
search