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Dettes souveraines : vers l’heure de vérité. Quelles solutions ?

Vincent Bénard Publié le 25 mai 2011
2082 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Il n'est plus possible d'essayer de cacher la crise européenne sous le tapis : la situation des dettes souveraines de la Grèce est désespérée, et celle de l'Irlande et du Portugal ne vaut guère mieux. Et certains acteurs de marché deviennent nerveux à l'évocation de l'Espagne et de l'Italie. Que devrait décider l'Europe lors de son tout prochain sommet, pour se sortir de ce bourbier? Quand le scénario du pire devient tout à coup très proche... Quel serait le "scénario du pire" si un défaut grec "en désordre" venait à se produire ? Cela laisse craindre un nouveau krach bancaire : Faute de transparence suffisante des banques sur leur exposition à ces dettes soudainement devenues toxiques (montant, maturité), le crédit interbancaire risque à nouveau de se bloquer, les banques cessant de se faire confiance entre elles, menaçant les établissements les plus fragiles. Dans cette situation, les consommateurs repasseront en mode "ralenti", comme en octobre 2008, causant une véritable panique chez les petits industriels. Seul souci, et de taille : les inévitables annonces de plan de sauvetage des banques par les états ne seront plus crédibles, puisque la faillite proviendrait cette fois de l'incapacité de certains états à se refinancer, et poserait donc la question de la solvabilité des autres états. Une contagion péninsulaire (ibérique et transalpine) serait donc tout à fait envisageable. Et plus rien ne s'opposerait alors à ce que tout le système bancaire européen s'écroule. Des "bank runs" en grande série seraient donc à craindre, avec blocage des cartes de crédit et autres joyeusetés. Je vous laisse imaginer le trouble à l'ordre public qui en résulterait dans les pays où les foules sont traditionnellement les plus enclines à perdre leur calme. La seule nouvelle sinon rassurante, du moins pas trop angoissante, est que jamais les grandes entreprises, très prévoyantes, n'ont eu autant de trésorerie. Elles pourront faire le dos rond pendant 3 à 6 mois. Mais pour les PME, ce sera une autre paire de manches. Enfin, et surtout, la grande nouveauté de cette année est que ce scénario du pire cesse d'être un mauvais roman de science-fiction, mais devient l'un des plus probables, sauf décisions urgentes de nos dirigeants, suivies d'une mise en oeuvre précise et sans faille. Des décisions urgentes, mais pas n'importe lesquelles La question n'est pas de savoir si la dette grecque sera "reprofilée", "rééchelonnée", "restructurée en douceur" ou "massacrée à la tronçonneuse", selon les humeurs sémantiques de Jean Claude Juncker. La dernière option est la seule viable, la Grèce ne pouvant tout simplement plus se financer aux taux de marché actuels. Il faudra réduire le principal de cette dette, quoiqu'il arrive, et sans doute pas qu'un petit peu. Or, de nombreuses grandes banques européennes sont assez exposées à la dette grecque. Pire encore, si un défaut grec produit une réaction en chaine comme celle décrite précédemment, alors aucune banque européenne n'aura assez de fonds propres pour rester solvable. La question est de savoir comment faire pour que ce défaut crée des dommages limités à l'environnement économique. Par analogie avec un accident nucléaire, les enceintes de confinement actuelles sont insuffisantes, peut-on les renforcer, et vite ? L'objectif des mesures doit être d'...
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