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Deux mots pour sortir la France de la crise: " Objectif Liberté ! "

Vincent Bénard Publié le 15 juin 2010
4172 mots - Temps de lecture : 10 - 16 minutes
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Objectif Liberté

François Fillon vient d'annoncer des objectifs -louables mais insuffisants- de réduction des déficits publics, mais reste évasif sur les moyens d'y parvenir. Fort heureusement, Objectif Liberté explore depuis maintenant 7 ans les possibilités de réformes libérales qui se présenteraient à un gouvernement courageux et lucide. Voici donc la synthèse de 7 années de propositions, pour que notre pays rebondisse malgré la crise et se trouve à nouveau un avenir. En deux mots: "Objectif Liberté !" ------- En 2004, ce blog écrivait déjà que "le dérapage de nos finances publiques nous emmenait droit dans le mur". Malgré les dénégations répétées de nos ministres, le mur se présente devant nous, plus haut et dur que jamais. Nous sommes à l'extrême bord de la faillite, et nombreux sont ceux qui pensent que nous ne nous en sortirons pas (exemple). La faillite du social-dirigisme Avant d'entrer dans le vif du sujet, une petite remarque à tous ceux qui veulent à tout prix voir dans la faillite présente celle de "l'ultra libéralisme" ou d'une prétendue "dérive libérale" de nos sociétés. Durant tout le XXème siècle, le poids des états dans l'économie de tous les pays développés - hors ex bloc soviétique - a été multiplié par 3 à 6 (cf.tableau ci dessous), et même la période récente de l'ère post "Reagan Thatcher" a vu ce poids moyen augmenter, certains pays ayant juste légèrement freiné leur étatisation. En ce qui concerne la France, il n'existe quasiment aucun secteur d'importance qui échappe à une réglementation particulière impliquant une distorsion de la concurrence par l'état. Pire, même les états intellectuellement les moins anti-libéraux n'ont pu empêcher de se développer une connivence extrêmement malsaine entre élites politiques et élites financières. Ce phénomène, que certains appellent "ultra-libéralisme" par ignorance, en est évidemment l'antithèse: notre société est dirigiste, et que la co-direction soit assurée par des intérêts financiers devenus incontrôlables ne change rien à cela. Quant au rôle des politiques typiquement dirigistes de l'état américain qui ont totalement distordu les marchés du crédit et de l'immobilier, ce blog leur a consacré plus d'une vingtaine de textes, que je vous invite à redécouvrir, et qui ont largement contribué à sa légère notoriété. Bref, nous vivons l'absolue faillite des états providence tentaculaires, du socialisme soft, du rêve des états de "battre le marché" en pratiquant l'ingénierie sociale à grande échelle. Non seulement la faillite qui s'annonce n'est pas libérale, mais le seul moyen de nous sortir de cette crise sera de parier à fond sur ce que le génie humain peut faire lorsqu'il est libre de le faire. Les annonces de François Fillon Un redressement des finances publiques est indispensable, quoi q'en disent ceux qui craignent, à tort, que cela ne "casse la reprise". Aussi, les annonces récentes de François Fillon semblent aller dans le bon sens, et pour une fois, méritent de ne pas être regardées avec condescendance. Mais il est à noter que pour l'instant, ces annonces ne portent que sur des montants, pas sur des détails, ce qui en amoindrit la crédibilité. Le premier Ministre espère réduire les dépenses de 45 milliards d'euros d'ici 2015, augmenter les recettes de 5 Milliards sur les "niches" fiscales, et que "la croissance" venue d'on ne sait où lui "donnera" 35 milliards supplémentaires. La fin des mesures des plans de relance devrait alléger le fardeau dépensier de 15 autres milliards. Pour bien faire, le gouvernement devrait courageusement annoncer la fin des dépenses "d'avenir" liées au "grand emprunt", qui paraissent totalement surréalistes dans un tel contexte. Certes, le président perdrait la face, mais il vaut mieux cela maintenant que devoir se mettre en cessation de paiement faute de prêteurs prêts à continuer à financer la cavalerie budgétaire publique dans les 5 ans à venir. Est-ce suffisant ? Aujourd'hui, la menace de faillite peut venir de causes endogènes, mais aussi de causes exogènes: une perte de confiance des prêteurs internationaux sur un pays comme l'Espagne peut précipiter une crise majeure. A moins que l'étincelle fatale qui provoque une rechute dans une nouvelle récession ne vienne des banques américaines. Dans la situation actuelle, les risques de "cygne noir", ces événements imprévisibles et parfois inconcevables qui bouleversent les situations établies, sont maximaux. De fait, la "prévision" de croissance de M. Fillon, de 2.5 à 3% de croissance sur plusieurs années à venir, relèvera du Wishful Thinking si de tels événements se produisent, et ils sont très probables. Il faut donc garder à l'esprit que le plan de rigueur peut être non pas un moyen d'éviter une faillite des états (assumée ou déguisée par l'inflation monétaire) mais seulement la condition nécessaire pour pouvoir rebondir après la faillite et ne pas voir la civilisation européenne sombrer dans une réédition de la très grande crise de 1929. Ajoutons qu'en cas de début de reprise, les taux d'intérêts historiquement bas auxquels les états peuvent se financer auront vécu: les placements compétitifs par rapport aux dettes publiques redeviendront attractifs, et du coup, la France ne pourra guère espérer financer sa dette par des bons à 10 ans inférieurs à 3%. Or, un déficit annuel de 152 milliards (#420 milliards de dépenses pour 270 de recettes) ajoute à ce taux, mécaniquement, 4.5 milliards de charge d'intérêts à notre dette, soit une hausse de charges égale à 1.6% des recettes du budget de l'état (270 Mds en 2010). Que les taux augmentent ne serait-ce que de 1% et ce seront 1.5 milliards de plus de charges qui s'ajouteront à TOUS LES BUDGETS futurs de l'état du seul fait du déficit 2010. Et la réduction des déficits devant prendre plusieurs années, cette accumulation exponentielle de charges d'intérêts va encore se poursuivre dans les années à venir. Cela, ce sont les conséquences des déficits actuels. Mais le poids des dettes passées ne sera pas non plus stable dans le temps. L'explosion de notre dette publique, et la baisse de sa maturité moyenne, promet des renouvellements de tranche d'emprunts "anciens" à des taux qui finiront par remonter, ajoutant encore de la charge d'intérêt... Sachant que les recettes de l'état ne pourront guère croitre plus vite que la croissance brute (croissance nette combinée à l'inflation), que la hausse de l'inflation n'est pas une option viable, puisqu'elle augmentera encore plus les taux d'intérêts exigés par les prêteurs, et qu'à tout moment un cygne noir est susceptible de faire voler en éclats les "prévisions" de croissance nette du gouvernement, il devient évident que réduire le déficit aux "-3% de Maastricht" ne su...
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