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Difficile réveil a l’Est

Paul Jorion Publié le 20 juillet 2010
1940 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Quelle mouche a bien pu piquer le gouvernement conservateur hongrois, qui vient de recevoir les foudres du FMI en retour sur le nez ? Pourquoi a-t-il donc décidé de lever sans crier gare une taxe d’un montant de 0,45% de l’actif net des banques, au prétexte de contribuer à combler le déficit public ? Un taux bien plus élevé que ce qui est prévu dans d’autres pays – et n’est pas encore appliqué – qui devrait permettre à la Hongrie de recueillir 650 millions d’euros de recettes annuelles, le tiers des profits bancaires déclarés. Une première réaction des établissements financiers d’Europe de l’Ouest ne s’est pas faite attendre, car ce sont eux qui détiennent les plus importantes participations dans les banques nationales et qui vont indirectement être mis à contribution si la mesure est maintenue telle quelle. Ils se sont plaints par courrier auprès du FMI, en menaçant de retirer leurs investissements alors qu’il leur a été instamment demandé de ne pas le faire, ce qui précipiterait le pays dans une crise péniblement endiguée. Voici la liste de ces bonnes âmes, qui ont su frapper à la bonne porte après avoir dégagé, en amont de la crise, de très importantes marges à leurs investissements : Raiffeisen International (Autriche), Erste Group Bank (Autriche), KBC (Belgique), UniCredit (Italie), Intesa Sanpaolo (Italie) et BayernLB (Allemagne). La réponse du FMI a été fulgurante. Avec ses partenaires, il a interrompu les négociations menées depuis plusieurs semaines avec le gouvernement, en vue de prolonger un accord portant sur un prêt de 20 milliards de dollars qui implique également la Banque mondiale et l’Union européenne. Il arrive à échéance en octobre prochain. Cette aide financière n’a été certes que partiellement utilisée, mais son existence permettait aussi au gouvernement d’accéder au marché international dans des conditions encore acceptables. Le prétexte donné a été l’absence d’accord avec le gouvernement à propos de mesures en discussion dans les domaines de la santé et des transports en commun, afin de contribuer à l’assainissement des finances de l’État. Des « mesures difficiles » mais indispensables, a insisté Christoph Rosenberg, le chef de mission du FMI, appuyé par Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques. Suivant l’expression consacrée dans les milieux financiers, il faut gratter jusqu’à l’os ! Dans l’immédiat, le versement de nouvelles tranches du prêt est suspendu, les discussions devant reprendre en septembre prochain. György Matolcsy, le ministre hongrois de l’économie, a clairement indiqué, sur la chaîne CNBC, que le montant de la taxe bancaire faisait l’objet du désaccord, la seule alternative étant l’adoption de nouvelles mesures d’austérité auquel le gouvernement s’est refusé de souscrire. Le vote de la loi portant sur la taxe bancaire aura lieu jeudi prochain, mais les modalités d’application restent à déterminer… Le calendrier de la suite est serré, car les élections municipales auront lieu en octobre, date d’échéance des acc...
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