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Discrimination positive, terrorisme social et libertés syndicales

Jean Louis Caccomo Publié le 18 janvier 2003
2172 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Chroniques en liberté

C'est un signe inquiétant de profonde régression intellectuelle et de manipulations des esprits que d'associer racisme et exclusion au fonctionnement de l'économie de marché. Le fondement moral et philosophique du marché est l'individualisme, lequel n'est pas le culte béat de l'égoïsme aveugle, mais implique justement de considérer l'individu en dehors de ses attributs spécifiques que peuvent être la couleur de la peau, l'appartenance à un groupe ethnique, la religion, la catégorie socioprofessionnelle, le statut ou encore le sexe de l'individu. Une société individualiste refuse justement de considérer les individus selon leurs attributs car, avant d'être homme ou femme, paysan ou professeur, noir ou blanc, patron ou ouvrier, nous sommes d'abord tous des individualités. À partir du moment où l'on admet la valeur suprême et irréductible de l'individu – qui ne saurait être dissoute dans l'appartenance à un groupe et qui ne saurait être réduite à la somme des attributs spécifiques –, alors une société juste ne peut être fondée que sur le respect de la liberté individuelle. Seul l'État de droit est à même de garantir une telle justice. En ce sens, la justice ne saurait être une justice des patrons contre les ouvriers, ni une justice au service des syndicats contre les employeurs. Elle ne saurait être non plus une justice des hommes contre les femmes. C'est bien le concept fallacieux de « justice sociale » qui pervertit le concept de justice pour multiplier les droits au profit de tels ou tels groupes (le droit des femmes, le droit des jeunes, le droit des travailleurs, etc.) contribuant à déchirer le tissu social et faire vaciller le principe même de l'État de droit. Ainsi, l'exercice des droits syndicaux permettraient à certains individus de ne pas respecter la propriété d'autrui ou d'entraver la liberté de circulation des autres. Ce sont précisément ceux qui raisonnent en terme de classes, de castes ou de groupes ethniques qui incitent à la lutte des classes, au sexisme et au racisme(1). Ils n'admettent pas et ne conçoivent pas l'autonomie de l'individu et font de l'État l'instrument du pouvoir au profit d'un groupe social. Dans l'analyse marxiste, l'État est l'agent de la dictature du prolétariat. Pour Hitler, l'État national-socialiste était l'instrument d'un nettoyage ethnique qui permit de spolier les juifs. Pour Staline, l'État fut l'instrument du désembourgeoisement de la société qui se traduisit par la déportation des koulaks et la confiscation de leurs biens. D'État de droit en État-providence En considérant l'économie comme le champ d'une lutte entre deux classes – les capitalistes et les prolétaires –, l'analyse marxiste, qui sous-tend toute la pensée de gauche, est une grille idéologique qui conduit immanquablement à transformer l'État de droit en État-providence et la démocratie en social-démocratie. La vision libérale se refuse d'enfermer les individus dans des groupes. L'État a seulement pour fonction de protéger les libertés individuelles de manière à ce que les individus soient libres de s'engager dans des relations contractuelles. Les relations économiques et les agents économiques – comme les entreprises par exemple – naîtront de ces contrats. Considérons par exemple un individu A, cherchant à recruter du personnel, mais qui refuse d'embaucher un autre individu B. Si l'on admet le principe de liberté individuelle, le gouverne...
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