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Economie US: vers le grand plongeon du dieu dollar ?

Vincent Bénard Publié le 03 juillet 2009
2640 mots - Temps de lecture : 6 - 10 minutes
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Objectif Liberté

Désolé de vous ennuyer avec mon néo-pessimisme rabat-joie juste avant les vacances d'été. Je sais, vous voudriez croire à la reprise déjà là, que la remontée du CAC à 3200 points souligne la confiance retrouvée des agents économiques, que les plans de relance vont réussir, d'ailleurs Marc Fiorentino l'a bien dit sur BFM... la France n'est pas sur-endettée, le grand emprunt va financer des dépenses "d'avenir", la reprise est pour demain... Et puis vous voudriez partir en vacances tranquilles, profiter de la plage, des barbecues, et de l'anisette sur une terrasse de café de vieux village en jouant aux cartes. Mais j'ai tout de même décidé de jouer à nous faire peur. L''annonce de la situation "d'urgence fiscale" de la Californie, qui fait que cet état ne peut plus faire face à ses obligations tant qu'un accord budgétaire n'a pas trouvé une majorité des deux tiers, a fait dire à certains que c'étaient l'ensemble des USA qui risquaient d'être en cessation de paiement. C'est sans doute aller un peu vite en besogne à très court terme, encore que la faillite du Golden State puisse avoir des répercussions sur le moral des investisseurs chargés en dette américaine. Mais il ne faut pas se le cacher: comme les tous derniers chiffres de l'emploi aux USA viennent de le confirmer (encore -500 000 en juin), la très légère embellie des marchés financiers ne doit pas cacher que l'infernale glissade de l'économie américaine est loin d'être terminée. Pas plus tard que vendredi dernier, j'écrivais en substance, que "bien malin qui peut prédire si nous allons vers une période de déflation soutenue ou d'hyperinflation aux USA", tout en penchant, avec moult précautions oratoires, pour un retour prévisible de l'inflation, mais à échéance inconnue. Depuis, mon pessimisme inflationniste concernant l'oncle Sam n'a fait que croître. Et la chute pourrait être relativement rapide... Passons en revue quelques uns des dangers qui pourraient transformer la crise actuelle en cataclysme susceptible, ni plus ni moins, que de couler le dollar. Prêts immobiliers : nouvelle vague de faillites en vue Tout d'abord, je rappelle que selon le crédit suisse (cf. graphes dans cette note), ce sont environ 600 milliards de dollars de prêts immobiliers divers (prime, subprimes, ajustables, fixes...) qui vont subir un réajustement contractuel entre fin 2009 et fin 2012, que ces réajustements vont entrainer une hausse des paiements mensuels des ménages concernés, et vont donc conduire une partie de ces ménages à la faillite. La question est: quel pourcentage ? Selon une étude de l'université de Chicago citée par the Economist, actuellement, un ménage sur 4 se mettant en faillite est un ménage qui "peut payer" mais choisit de ne pas le faire, soit parce que la loi de l'état de résidence prévoit que la récupération de la maison par la banque s'effectue pour solde de tout compte, soit parce que même si l'emprunteur est encore redevable à la banque de la différence entre le prix de la maison et le capital restant dû, l'emprunteur parie sur l'incapacité de la banque, débordée par les faillites, de mettre quoi que ce soit en recouvrement. Sans parler des possibilités de "bailout" offerts par les plans de "sauvetage" de l'administration Obama. Or, toujours selon l'enquête, ce pourcentage de faillites "stratégiques" augmente au fur et à mesure que les barrières morales au fait de "planter sa banque" s'effondrent: lorsque l'emprunteur connait quelqu'un qui a déjà fait défaut, ou lorsqu'il habite un quartier ou les faillites personnelles se multiplient, abaissant grandement la valeur des maisons du quartier: pourquoi continuer à rembourser 250 000 $ sur une maison qui n'en vaut plus que 150 000 et qui n'a aucune chance de ne retrouver qu'une partie de sa valeur parce que le quartier se transforme en ville fantôme ? Aujourd'hui, environ 3% des prêts immobiliers ont été forclos et 9% sont en détresse. Tout porte à croire que cette proportion va augmenter. Et comme les foreclosures se produisent en priorité sur les propriétés les plus surévaluées...
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