6287 search

En défense de l’Euro III - L’hétéroclite « Coalition anti-euro »

Jesus Huerta de Soto Publié le 06 août 2012
1910 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
Lire plus tard

Suite de l’article précédent 4. L’hétéroclite « Coalition anti-euro » Il convient de mentionner brièvement, l’amalgame hétérogène et bigarré que forment les ennemis de l’euro, car il est à la fois curieux et illustratif. Il comprend des éléments aussi disparates que les doctrinaires d’extrême gauche et d’extrême droite, les keynésiens nostalgiques ou irréductibles comme Krugman, les monétaristes dogmatiques défenseurs des taux de change flexibles comme Barro et d’autres, les adeptes de la théorie des zones monétaires optimales de Mundell, les chauvinistes apeurés du dollar (et de la livre) et, enfin, la légion de défaitistes perplexes qui « devant l’imminente disparition de l’euro » proposent de le dynamiter et l’abolir au plus tôt ![1] La preuve la plus claire de l’exactitude de l’analyse, faite par Mises, de l’effet disciplinant qu’exercent sur la démagogie politique et syndicale les taux de change fixes et, surtout, l’étalon-or, est sans doute la suivante : c’est la façon dont les leaders des partis politiques de gauche, les syndicalistes, les formateurs d’opinion « progressistes », les « indignés antisystème », les politiques d’extrême droite et, en général, tous les amis de la dépense publique, des subventions étatiques et de l’interventionnisme se rebellent, ouvertement et frontalement, contre la discipline qu’impose l’euro et, en particulier, contre la perte d’autonomie de chaque pays en matière de politique monétaire et son corollaire : la dépendance, si décriée, vis-à-vis des marchés, des spéculateurs et des investisseurs internationaux quand il s’agit de placer la dette publique souveraine croissante qu’exige le financement des déficits publics continuels. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les éditoriaux des journaux les plus à gauche,[2] ou de lire les déclarations des politiques les plus démagogues,[3] ou des syndicalistes les plus notables, pour constater qu’il en est ainsi et qu’aujourd’hui, comme dans les années trente du siècle dernier, les ennemis du marché et les défenseurs du socialisme, de l’Etat-providence et de la démagogie syndicaliste protestent tous contre « la discipline rigide que nous imposent l’euro et les marchés financiers ». Ils réclament la monétisation immédiate de toute la dette publique qui sera nécessaire, sans accepter, en contrepartie, aucune mesure d’austérité budgétaire ni aucune réforme qui stimule la compétitivité. On assiste dans le milieu universitaire, avec une ample répercussion dans les médias, à une forte offensive des théoriciens keynésiens contemporains contre l’euro, qui n’est comparable, par son agressivité, qu’à celle entreprise par Keynes contre l’étalon-or dans les années trente du siècle dernier. Le cas de Krugman[4] est particulièrement significatif. En tant que chroniqueur syndiqué, il répète presque chaque semaine cette vieille rengaine : l’euro implique l’existence d’un « corset insupportable » pour la reprise de l’emploi. Il se permet même de reprocher à l’Administration nord-américaine si gaspilleuse de n’être pas suffisamment expansive et d’avoir été chiche dans ses stimulants fiscaux (par aill...
Cet article est reservé uniquement pour les membres Premium. 75% reste à lire.
Je me connecte
24hGold Premium
Abonnez-vous pour 1€ seulement
Annulable à tout moment
Inscription
Articles en illimité et contenus premium Je m'abonne
Editoriaux
et Nouvelles
Actions
Minières
Or et
Argent
Marchés La Cote
search 6287
search