Ce texte est un « article presslib’ » (*)
L’opération « limitation des bonus » bat son plein, aujourd’hui à Bruxelles et à partir de demain à Londres. C’est fou le nombre de responsables qui considèrent insupportable le maintien de ces énormes rémunérations, aujourd’hui associées à l’indécence après l’avoir été au mérite. Mais s’il y a un manque de décence à dénoncer quelque part, c’est bien chez ceux qui essayent de se faire une vertu avec cette communication fort grossière, qui a toutes les caractéristiques d’une diversion. Mais, nous-mêmes, en sommes-nous encore à l’indignation morale ?
Lorsque l’on aborde les questions sérieuses, les mêmes responsables sont moins loquaces devant les micros, sauf pour tenir des généralités très élusives. « Le pire est passé pour le moment, le moment n’est pas encore venu de retirer les mesures de relance budgétaires, nous devons continuer l’effort cette année et l’année prochaine » a ainsi déclaré à Bruxelles Jean-Claude Junker, président de l’Eurogroupe et chef de file des ministres des finances de la zone euro. Retenons qu’il a parlé de « continuer l’effort », ce qui implique de nouvelles mesures dites de relance (et que l’on pourrait plus justement qualifier de maintien). La question va être de les définir, puis de les financer.
Il faut parfois aller dans d’autres bouts du monde, à New Delhi par exemple, pour recueillir des vérités que nul ne s’aventure à prononcer sur ses propres terres, quand il y a des responsabilités. « Nous ne sommes pas sortis du bois et n’en sortirons pas aussi longtemps que le chômage se développera » a expliqué Pascal Lamy, directeur de l’OMC, à un parterre de ministres du commerce. Ou bien à Buenos Aires, où Christian Noyer, gouverneur de la banque de France, a fait preuve d’une audace d’analyse à propos des Etats-Unis dont on souhaiterait q...
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