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Foi païenne et communisme

Rose Wilder Lane Extrait des Archives : publié le 04 juillet 2012
3221 mots - Temps de lecture : 8 - 12 minutes
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Extrait de The Discovery of Freedom (1943, Première partie Chapitre I et II), republié en 1993 par Fox and Wilkes [Rose Wilder est l'une des figures du renouveau de l'individualisme aux États-Unis, au cours du vingtième siècle, avec deux autres femmes : Isabel Paterson et Ayn Rand (R.W. Lane trouvait cependant le militantisme antireligieux de cette dernière irrationnel). C'est son livre "The Discovery of Freedom" (dont est tiré cet extrait), sorti pendant la Guerre, qui lança sa croisade anti-collectiviste. Il rencontra peu de succès au début, les critiques (à l'exception d'Albert Jay Nock) étant négatives, malgré les éloges de son ami Herbert Hoover, qui avait lu le manuscrit (oui, l'ancien président des Etats-Unis, à l'origine du désastre économique et précurseur du New Deal selon plusieurs libertariens, Rothbard par exemple). Il faut dire que quelqu'un qui considérait la Sécurité sociale comme un grand mal collectiviste (dont elle savait qu'il avait été imaginé par le socialiste Bismarck) et une arnaque basée sur un schéma de Ponzi ne pouvait s'entendre avec une presse acquise au New Deal. Elle écrivit d'ailleurs un jour une lettre à un journaliste pour réagir sur cette Sécurité sociale : un soldat (envoyé par le FBI) vint la menacer chez elle pour cela ! Elle le raconta dans un de ses écrits intitulé "What is this - the Gestapo ?", dont le titre montre bien ce qu'elle pensait de ces agissements. Plus tard elle devait dire dans une interview qu'elle renonçait à écrire parce qu'elle ne voulait pas contribuer au New Deal par ses impôts ! Rose Wilder Lane a par ailleurs entretenu une longue correspondance avec le milliardaire Jasper Crane et avec Ludwig von Mises : elle a écrit à propos de "Human Action", que c'était "sans aucun doute la production la plus puissante de l'esprit humain de notre époque, et je crois que [ce livre] changera la vie des hommes pour le meilleur au cours des siècles à venir, et aussi profondément que le Marxisme a changé nos vies pour le pire au cours [du vingtième] siècle". Pour les lecteurs francophones qui pensent ne pas la connaître, il convient de signaler que, selon William Holtz, elle aida sa mère, Laura Ingalls Wilder à écrire son best-seller. Mais oui, la petite Rose des derniers épisodes de "La Petite maison dans la prairie" (la série préférée de Ronald Reagan) c'est elle ! Pour plus de détails sur sa vie, voir la biographie de W. Holtz : "The Ghost in the Little House", 1993, University of Missouri Press, Columbia et Londres (livre dont j'ai tiré certains renseignements). NdT] I. La foi païenne Très peu d’hommes n’ont jamais su que les hommes étaient libres. De nos jours, parmi la population de la Terre, très peu connaissent ce fait. Pendant six mille ans au moins, une majorité a généralement cru en des dieux païens. Un dieu païen, quel que soit le nom qu'on lui donne, est une Autorité qui (pensent les hommes) contrôle l'énergie, les actes et donc le destin de tous les individus. La vision païenne de l'univers est que ce dernier est statique, sans mouvement, limité et contrôlé par une Autorité. La vision païenne de l'homme est que tous les individus sont, et doivent l'être par leur nature, contrôlés par une certaine Autorité qui leur est extérieure. Tout le monde le croit quand il est très jeune. Un poussin peut gratter le sol dès qu'il est sorti de sa coquille, un poisson sorti de l'œuf sait nager, mais on doit donner une tape sur les fesses d'un bébé avant qu'il ne puisse respirer, et il ne peut pas ensuite contrôler le peu d'énergie qu'il possède. Pendant longtemps il se cognera un œil quand il essaiera seulement de goûter ses pieds afin de savoir de quoi il s'agit. Il a faim et ne peut pas obtenir de nourriture. Il est dans une situation inconfortable et ne peut pas se retourner. La nourriture, la chaleur, le confort, la propreté, tout ce qu'il demande et doit avoir provient d'un pouvoir extérieur à lui, bien plus fort que lui. Et cette puissance contrôle effectivement les conditions de sa vie. Elle ne contrôle pas son énergie - avez-vous déjà essayé d'arrêter les hurlements d'un bébé quand il a tout simplement envie de crier ? - mais il ressent sans doute qu'elle le fait. Il veut manger, elle le nourrit. Il essaie de se soulever, elle le soulève. Quand cette grande puissance hors de lui coïncide avec sa propre énergie, et fait ce qu'il veut, il doit avoir l'impression qu'elle contrôle son énergie. Quand elle fait avec lui ce qu'il n'a pas envie qu'on lui fasse, il sait qu'il est impuissant à lui résister. Si un bébé était capable de contrôler son énergie en pensant et en parlant, il dirait que cette expérience prouve l'existence d'une Grande Puissance qui contrôle les bébés. Les hommes ne restent pas des bébés toute leur vie. Ils grandissent. Un temps vient où chaque homme normal devient un être humain responsable. Son énergie crée une partie de l'ensemble du monde humain de son temps. Il est...
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