6286 search

Il faut sauver le soldat "économie politique".

Georges Lane Publié le 12 janvier 2017
3077 mots - Temps de lecture : 7 - 12 minutes
Lire plus tard

L'économie politique a été fauchée, au début du XXème siècle, en plein développement, délibérément en France en particulier, et doit être sauvée. N’oublions pas que : « C'est en 1615 que l'Économie politique a reçu pour la première fois le nom sous lequel elle est aujourd'hui connue, dans un livre français, le Traicté de l'OEconomie Politique, par Antoine de Montchrétien. (Gide, 1931, p.15) Et que Jean-Baptiste Say précisait que : " Qu’est-ce que nous enseigne l’économie politique ? Elle nous enseigne comment les richesses sont produites, distribuées et consommées dans la société. » Tout cela est bel et bon, mais Say en arrivait aussi à mettre l'accent - sur le gouvernement de l'Etat d'un pays et - non pas sur les choses, les richesses que les gens cernaient ou produisaient, valorisaient et échangeaient, étant donné la nature, la réalité, où ils se trouvaient et dont chacun ne pouvait qu'avoir une connaissance limitée. Say précisait en effet que : "Cependant les richesses sont essentiellement indépendantes de l'organisation politique." Dans le "Discours préliminaire" de son livre intitulé Traité d'Economie politique (1803), Say avait considéré que : " On a longtemps confondu - la Politique proprement dite, la science de l'organisation des sociétés, - avec l'Economie politique qui enseigne comment se forment, se distribuent et se consomment les richesses qui satisfont aux besoins des sociétés." Mais A.A. Cournot dans la préface au livre intitulé Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses,(1838) a ajouté en particulier que : « Les essais dont il s'agit ici sont restés fort obscurs, et je n'ai pu les connaître que par leurs titres, à l'exception d'un seul, les Principes d'Économie politique, par Canard, petit ouvrage publié en l'an X, et couronné par l'Institut. Ces prétendus principes sont si radicalement faux, et l'application en est tellement erronée, que le suffrage d'un corps éminent n'a pu préserver l'ouvrage de l'oubli. On conçoit aisément que des essais de cette nature n'aient pas réconcilié avec l'algèbre des économistes tels que Say et Ricardo.» étant entendu que : « La science à laquelle on donne le nom d'Économie politique, et, qui a si fort occupé les esprits depuis un siècle, est aujourd'hui plus répandue que jamais. » 1. Economie du bien commun Ce n'est pas le livre intitulé Economie du bien commun de Jean Tirole (2016), un "antique" de l'Ecole polytechnique qui, elle-même, ne s'est jamais remise des "antiques" du "groupe X crise" (décennie 1930), qui la sauvera. Soit dit en passant, que n'a-t-il lu ou compris les travaux de Jacques Rueff, autre antique de l'Ecole, et, en particulier, son article intitulé "Pourquoi malgré tout je reste libéral" (1934) qui s'était opposé aux idées du « groupe X crise » et au communisme sous-jacent qu’elles instillaient (cf. ce texte de juin 2007) comme, aujourd’hui celui de Tirole ... Je ne lui rappellerai pas non plus le texte de ce billet d'avril 2009 sur les "ordres du cadavre" de Maurice Druon. 2. Les extrêmes en place. Il faut sortir l'économie politique des deux extrêmes en place dont les groupes d'intérêt ont mis ses points forts dans un cul de basse fosse. Quels extrêmes ? - le prétendu sens de l'Histoire des uns, et, - des autres, la téléologie de l'équilibre économique général: ou macroéconomique, aux griffes des hommes de l'état. Les extrêmes ne sont en vérité qu’apparents. Ils sont réunis en fait par telle mathématique ou telle statistique employée sans raison par les auteurs. 3. Comment espérer y parvenir ? A les écouter, - « en abandonnant la toute puissance de la mathématique ou de la statistique en question », diront les uns, tendant à cacher par là-même à tout un chacun leur sens de l'Histoire, leur idéologie positiviste déterministe, comme si cela menait quelque part : la mathématique ou la statistique est serve, ses axiomes n'ont pas de sens, elle n'est pas causale, elle n'explique rien ; - « en faisant confiance à l'équilibre (macro)économique téléologique imaginé », diront les autres, semblant oublier toutes les questions que pose la notion d'équilibre économique et qu'avait exposées Fritz Machlup, fin de la décennie 1950 début de la décennie 1960 (cf. ce texte de septembre 2016). Et les uns et les autres agissent dans ces sens et les destructions s'accumulent. Mais il ne faut pas les écouter. 4. Que faire alors ? Pour ne plus avoir tendance à les écouter, il faudrait d'abord avoir conscience que : "Les présupposés qui [...] sous-tendent [beaucoup de propositions] imprègnent notre atmosphère intellectuelle comme des microbes d'une peste noire épistémologique qui se tiendrait à l'affût pour infecter et abattre toute idée qui se réclamerait d'une argumentation logique concluante. Peste qui répand le subjectivisme et la dévastation conceptuelle dans son sillage. Cette peste est une théorie formelle chez...
Cet article est reservé uniquement pour les membres Premium. 75% reste à lire.
Je me connecte
24hGold Premium
Abonnez-vous pour 1€ seulement
Annulable à tout moment
Inscription
Articles en illimité et contenus premium Je m'abonne
Editoriaux
et Nouvelles
Actions
Minières
Or et
Argent
Marchés La Cote
search 6286
search