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Illusoires palliatifs

Actualité de la crise Publié le 13 juillet 2011
1461 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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Paul Jorion

Le simple énoncé de l’exposition des banques allemandes et françaises à la dette italienne suffit pour toute démonstration : un défaut intervenant sur cette dette serait très grave pour le système financier européen et mondial. Selon la Banque des règlements internationaux (BRI), l’exposition des banques françaises est de 280 milliards d’euros en chiffres arrondis, toutes dettes confondues, dont 30 milliards pour les banques et 70 milliards pour le secteur public. Celle des banques allemandes est de 160 milliards d’euros (36 milliards pour les banques et autant pour le secteur public). Au delà de la dimension nouvelle du problème que créerait l’entrée de l’Italie dans la zone des tempêtes, voilà qui met clairement en évidence le mécanisme de ce deuxième acte de la crise : point d’appui privilégié de la finance, la dette publique n’est plus ce qu’elle était. Si elle s’effrite, le système s’affaisse et risque ensuite de s’effondrer. Afin de bloquer l’élargissement de la zone des tempêtes à l’Italie et à l’Espagne, il est donc prévu d’accélérer le transfert aux États de la dette des pays les plus fragiles, espérant ainsi consolider l’ensemble. En réalité, cela le fragilise et revient à faire reposer sur un nombre de pays plus restreint une charge de plus en plus lourde. Contribuant à propager le processus qui accroît les risques sur le marché obligataire en général, trompé par la qualité des meilleurs émetteurs qui résulte également du report des investisseurs délaissant les autres trop risqués. Ces investisseurs devraient lire avec attention le dernier rapport annuel du FMI, et en particulier la partie consacrée à l’Allemagne. « L’Allemagne n’est pas une locomotive économique pour l’Europe », y est-il écrit, « ses perspectives de croissance à long terme restent faibles et majoritairement dépendantes de ses exportations ». A moyen terme, le rapport considère que l’Allemagne dépassera difficilement, sur sa lancée actuelle, un taux de croissance de l’ordre de 1 à 1,25 %. On sait aussi que si les exportations allemandes ont progressé en direction des pays émergents, la Chine n’est que le septième client allemand par rang d’importance, loin derrière la France, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Autriche. L’attachement d...
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