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Immobilisme et inquiétude

Paul Jorion Publié le 25 novembre 2009
2173 mots - Temps de lecture : 5 - 8 minutes
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Paul Jorion.

Ce texte est un « article presslib’ » (*) Nous sommes au beau milieu de la tempête, quand le vent est tombé et que l’on ne sait pas ce qui va s’en suivre. Rentrant la tête dans les épaules, craignant de nouveaux coups, espérant un peu lâchement qu’ils vont tomber sur le voisin. Comme quand on ne croit plus à grand chose de ce qu’ils nous disent, mais que l’on préfère le garder pour soi, pensant que la révolte serait vaine et qu’il faut mieux serrer les dents à défaut de se serrer les coudes. Tout en se demandant où cela va bien pouvoir nous mener. Alors, nous nous plongeons une fois de plus dans l’actualité, un peu étourdi et beaucoup dépassé par tout ce que nous y rencontrons, essayant de trouver du sens là où il semble ne pas y en avoir tant que cela. Perdu dans ce que nous collationnons des propos de banquiers centraux ou de chefs de gouvernement et de ministres, de dirigeants des grandes institutions internationales, d’instances de régulation et de financiers, de membres du Congrès américain également, enseveli sous les dépêches d’agence et les analyses des chroniqueurs les plus réputés de la grande presse de référence. Une fois de plus, nous ne sortons pas de cet exercice imposé avec des certitudes, mais avec la conviction que, au fur et à mesure que la liste des questions s’allonge, celle des problèmes non résolus s’alourdit, et que la colonne des réponses reste vide ou presque. Constatant que ceux qui disent « marchons, marchons ! » font du sur place et, surtout, qu’au sein même du sérail l’inquiétude commence à monter et à s’exprimer ouvertement. C’est à cela que nous prêtons une grande attention. Philipp Hildebrand est un banquier suisse et pas n’importe lequel : c’est le vice-président de la Banque nationale suisse (BNS). Il vient de déclarer que « nous n’avons pas d’autre choix que de nous attaquer aux enjeux spécifiques des banques qui sont trop importantes ou trop interconnectées pour faire faillite ». Il a même insisté : « Nous ne pouvons ignorer que nous avons besoin de mesures visant à s’attaquer à la taille des banques », pour se perdre hélas ensuite dans des généralités, faute de les détailler. Préconisant au bout du compte la mise en place d’un cadre international permettant la dissolution de grandes banques, autant dire de créer une commission pour y réfléchir ! Répondant du tac au tac au PDG de Deutsche Bank, dont la note vient d’être sévèrement dégradée par Moody’s après analyse de sa situation bilantaire, la chancelière allemande Angela Merkel a estimé de son côté que « certains représentants du secteur financier l’ouvraient un peu trop », les priant « de rester sur une voie constructive », plutôt que de résister au durcissement de la régulation financière. Josef Ackermann, le Pdg, qui était visé, militant activement pour la création d’un fonds de soutien public-privé des banques, pour aider à la recapitalisation des banques, dans lequel la part de chacun n’était pas trop clairement définie. Jean-Claude Trichet, président de la BCE, vient de son côté de s’inquiéter de la possibilité que les banques européennes puissent connaître un phénomène d’addiction aux injections de liquidités dont elles bénéficient ; de fait, elles ne peuvent plus s’en passer, il est trop tard pour s’en rendre compte ! Enfin, pour conclure très provisoirement cette liste qui va s’allonger, Martin Wolf, le chroniqueu...
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