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Improbable gouverance à Davos

Paul Jorion Publié le 31 janvier 2011
1836 mots - Temps de lecture : 4 - 7 minutes
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Pour peu que l’on farfouille un peu, le Forum de Davos peut décidément receler des perles. Le soulèvement égyptien en a largement occulté le retentissement, mais n’a rien enlevé de l’intérêt aux événements où l’on n’accède que muni du précieux sésame qu’est le White badge, où le off the record est de rigueur. Que retiendra-t-on de cette édition ? Ce ne sera ni l’ode à l’euro entonnée à la tribune par ceux-là mêmes qui ne disent pas comment ils vont le défendre, ni les exposés de politique économique diamétralement opposés de David Cameron et Tim Geithner, l’un en faveur de la rigueur budgétaire, l’autre soucieux de ne pas entraver la croissance. Car ces numéros étaient trop convenus. Non, ce seront les propos restés confidentiels, tenus lors d’une réunion strictement privée organisée par les représentants des mégabanques, sous la présidence de Jamie Dimon (JP Morgan Chase), avec la participation présumée de Peter Sands (Standard Chartered), Brady Dougan (Crédit Suisse) et Bob Diamond (Barclays). Sans doute ces derniers ont-il estimé propice le lieu et le moment pour sonner en catimini ce qu’ils considèrent être la fin de la récré, face à un auditoire choisi. Le niveau de représentation des gouvernements à cette rencontre n’a pas été divulgué, mais il est supposé que les ministre des finances ou à défaut des hauts fonctionnaires de leur entourage y assistaient. On apprenait en sortie de réunion que Jean-Claude Trichet, Christine Lagarde et Barney Frank (l’un des pères de la loi Dodd-Frank au Congrès américain) y avaient notamment participé. Une seule phrase peut résumer le message présumé des mégabanquiers : « Arrêtez de taper sur les banques si vous voulez que nous soutenions la croissance économique ! ». C’est tout du moins ce qui peut être avancé, après avoir collationné les apartés entendus dans les couloirs et reproduits par les médias. Premièrement, il serait temps de refermer le dossier de la régulation financière, et de circonstance de ne pas avoir la main lourde avec les nouvelles mesures destinées au renforcement des liquidités, ou bien plus spécifiquement aux mégabanques porteuses d’un danger systémique. Comment voulez-vous obtenir des banques de financer la relance de l’économie si elles doivent respecter de nouvelles normes extravagantes de liquidités ou des ratios de fonds propres démesurés ? Deuxièmement, chacun faisant sa part du travail, vous devriez vous décider enfin à fermement prendre à bras-le-corps le problème de la dette publique, comme nous l’avons pour notre part fait avec nos propres dettes. Vous ne pouvez pas éluder vos responsabilités, particulièrement en Europe où les mini-crises à répétition et mauvaises pour les affaires doivent cesser. Troisièmement, l’heure est pour nous grave et vous devez en tenir compte, car nous devons faire face à une préoccupante diminution de nos marges, subissant d’un côté...
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