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In memoriam Thomas Szasz (1920-2012)

Damien Theillier Publié le 24 septembre 2012
1376 mots - Temps de lecture : 3 - 5 minutes
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« Dans la mesure où l'idéologie qui menace aujourd'hui les libertés individuelles n'est pas religieuse mais médicale, l'individu doit être protégé non des prêtres, mais des médecins ». Thomas Szasz, The Second Sin Thomas Stephen Szasz (prononcer Saas) vient de décéder à l’âge de 92 ans. Né à Budapest le 15 Avril 1920, il est connu pour ses critiques de la coercition psychiatrique. À 18 ans et devant la montée du nazisme, il émigre aux États-Unis. De 1956 à 1990, il a enseigné la psychiatrie à l'université de l'État de New York, avant d'être nommé professeur honoraire. Historien et philosophe avant tout, capable d’une très grande érudition, il est l'auteur de 30 livres dont le plus célèbre est Le mythe de la maladie mentale, paru en 1961. Nous ne vivons plus dans des États théocratiques, disait Szasz, mais nous vivons dans des États thérapeutiques. Des comportements jugés mauvais trouvent des explications médicales plutôt que religieuses et justifient l'internement psychiatrique de personnes innocentes. Tout en défendant le droit des « malades mentaux » de ne pas être traités ou emprisonnés contre leur gré, Szasz était très critique de « l'antipsychiatrie », mouvement dont la figure de proue fut Ronald Laing en Grande Bretagne, avec lequel Szasz a souvent été confondu à tort dans les années 60. Szasz avait peu de sympathie pour le point de vue de Laing qui idéalisait le fou, le considérant comme un sage, victime de la société bourgeoise, selon un schéma marxiste de lutte des classes. Il admirait Michel Foucault en France pour sa dénonciation des abus de la psychiatrie mais ne préconisait pas les mêmes solutions. Thomas Szasz a développé une double critique de la psychiatrie. La première est d'ordre conceptuel : la maladie mentale n'est pas une vraie maladie. La seconde est politique : la maladie mentale est une justification légitimant, avec l’appui des médecins et des avocats, l’intervention coercitive du pouvoir pour protéger les gens contre eux-mêmes. La psychiatrie est ainsi utilisée comme un outil sournois de contrôle social à grande échelle a...
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