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Interview avec Ronald-Peter Stöferle: Tectonique monétaire, or et DTS

Dan Popescu Publié le 10 septembre 2014
4572 mots - Temps de lecture : 11 - 18 minutes
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Goldbroker

Aujourd’hui, j’ai le plaisir de recevoir Ronald-Peter Stöferle, associé directeur et gestionnaire de placements chez Incrementum AG. Ronald-Peter Stöferle a étudié l’administration des affaires et la finance à l’Université de Vienne et à l’Université de l’Illinois (États-Unis). Il est technicien agréé du marché (CMT) et technicien financier agréé (CFTe). En 2006, il a rejoint le groupe Erste, basé à Vienne, pour couvrir les marchés financiers internationaux, particulièrement l'Asie, et il a aussi commencé à écrire ses rapports sur l’or. Ses huits rapports intitulés « In Gold We Trust », une référence, ont été repris à l'international, sur CNBC, Bloomberg, le Wall Street Journal et le Financial Times. Bloomberg l'a désigné comme le second analyste de l’or le plus précis en 2011. En 2009, il a commencé à écrire des rapports sur le pétrole brut. Ronald a géré des paniers d'actions minières aurifères et argentifères pour le groupe Erste. Dan Popescu: Ronnie, en premier lieu, je voulais mentionner le rapport dont je viens de parler… c’est le sixième que vous faites ? Ronald-Peter Stöferle: Non, c’est le huitième, en fait. Dan Popescu: Huit ?... j’ai besoin de rafraîchir mes données… C’est un rapport exceptionnel, que je suis depuis le début. Nous avons mis un lien pour les gens qui voudraient le lire, car nous en parlerons plus tard. C’est un rapport très complet sur l’or… je n’ai pas vu un tel rapport sur l’or depuis longtemps; il couvre l’or sous tous les angles possibles et il contient des graphiques exceptionnels. Et vous venez tout juste de finir un livre, pouvez-vous nous en parler un peu… c’est sur l’école autrichienne ? Ronald-Peter Stöferle:Oui. Je ne suis pas seulement originaire d’Autriche, j’adhère également à l’école autrichienne d’économie. Parce que cette école pose non seulement les bonnes questions, mais elle fournit aussi les bonnes réponses. Alors, nous avons écrit ce livre sur l’investissement « autrichien», ou comment mettre en oeuvre les pensées de l’école autrichienne d’économie dans l’investissement et, c’est intéressant de voir qu'il a un grand succès auprès du lectorat germanique; nous travaillons déjà sur la traduction anglaise et nous espérons qu’elle sortira à l’automne… ou, disons, avant Noël, je l’espère. Dan Popescu: Pourriez-vous expliquer la relation très forte entre l’école autrichienne et l’or. L'or fait partie intégrante de l'école autrichienne. Comment expliquez-vous cette association entre l’école autrichienne et l’or ? Ronald-Peter Stöferle:Je ne dirais pas que tous ceux qui adhèrent à l’école autrichienne sont des partisans de l'or, mais je crois que, peut-être 80 à 90% d’eux comprennent que l’or est un actif monétaire. Durant toute l’Histoire, des centaines, des milliers d’années, à travers un processus d’essais et d’erreurs, les acteurs du marché ont réalisé que, ni les cigarettes, ni le papier, ni les coquillages de mer ou les peaux de chèvre n’ont pu assurer parfaitement le rôle de monnaie… alors que l’or et, à un degré moindre, l’argent, le font. Selon moi, un des avantages importants que vous avez lorsque vous suivez les préceptes de l’école autrichienne d’économie est que vous voyez le tout en tant que système monétaire… tandis que les Keynésiens n’ont évidemment pas cette vision. Et je crois qu’en ce moment, nous ne traversons pas une crise financière ou une crise économique, mais plutôt une crise de notre système monétaire. Nous devons donc comprendre l'origine de notre problème pour pouvoir le résoudre. L’or, évidemment, n’est pas le seul remède, c'est une part importante de la solution qui permettra de sortir de cette crise systémique. Dan Popescu: Vous débutez votre rapport en parlant de la tectonique monétaire. Pourriez-vous nous expliquer ce que vous entendez par "tectonique monétaire »? Je crois qu’il s’agit de la relation entre l’inflation et la déflation… Ronald-Peter Stöferle:Exactement. Si on adoptait l’approche autrichienne, c’est-à-dire, laisser aller les choses, ne rien faire, laisser le système se nettoyer, on aurait une période difficile, mais dans un, deux ou trois ans, cela irait mieux… nous repartirions d’un niveau plus bas, mais sur une base bien plus solide et plus saine. Cela serait hautement déflationniste et plusieurs banques feraient faillite, et plusieurs entreprises ne pourraient pas exister si les taux d’intérêt étaient à un niveau normal, ou naturel. Cela provoquerait aussi un chômage élevé, une récession massive. Mais, comme je l’ai dit, le système s’en porterait beaucoup mieux. Les politiciens et les banques centrales voient la déflation comme une menace, quelque chose qu’ils doivent éviter absolument. Alors il y a cette déflation naturelle que nous voyons actuellement et, de l’autre côté, il y a les banques centrales qui poussent l'inflation. La pression monte énormément. En surface ça semble toujours calme, mais il y a énormément de pression qui s’accumule en dessous. Cela est dû à plusieurs choses. Les banques centrales et les politiciens feront tout leur possible pour éviter cette inflation naturelle. Je ne suis pas certain que nous allons voir de l’hyperinflation, mais je crois qu’un environnement hautement inflationniste est fort probable. Dan Popescu: Marc Faber a été interviewé il y a quelques jours, et il a indiqué que chaque dollar additionnel de dette ne produisait plus que dix cents de croissance économique. Donc, la stratégie des banques centrales pour nous sortir de là ne fonctionne pas cette fois-ci… Ronald-Peter Stöferle:L’utilité marginale de la dette est en déclin constant, et nous arrivons à ce nous appelons la fin du Keynésianisme. On peut déjà observer cela au Japon. La dette du pays atteint 240% du PIB…les JGB (bons du gouvernement japonais) sont, je crois, à 55 points de base pour les bons à 10 ans, ce qui est ridiculement bas, et nous savons tous que si les intérêts grimpent, ne serait-ce qu’un tout petit peu, le Japon ferait faillite. Je crois que ce scénario japonais va probablement se reproduire, notamment en Europe. Cela sera probablement evité pendant une période, mais nous devons aussi admettre que plus on repousse ce nettoyage naturel du système, plus ce sera difficile par la suite. Et je crois que cette approche « d'improvisation », dans laquelle nos politiciens ont tant d’expérience, est la mauvaise stratégie. Mais, à cause de la situation politique, je suis absolument certain qu’ils vont continuer à naviguer à vue. On voit déjà que la répression financière devient de pire en pire. Récemment, en Espagne, nous avons vu qu’ils font désormais des frais pour les dépôts. Ce n’est que 0,003%, je crois, mais ce n’est qu’un début. Qui aurait cru une telle chose possible, il y a à peine quelques années ? Alors, il faut s’attendre à l'imprévu, et quand les choses s'envenimeront sérieusement, les politiciens deviendront très ‘créatifs' pour imaginer des mesures de répression financière ! Dan Popescu: Je lisais ce matin que les États-Unis veulent faire passer des lois pour restr...
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